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Estafier de saint Martin

France, 1907 : Le diable. Les peintres du moyen âge le représentaient souvent à la suite de ce saint.

Que sçavons nous si l’estaffier de saint Martin nous brasse encore quelque nouvel orage ?

(Rabelais)

Été de la Saint-Martin

France, 1907 : La Saint-Martin tombe le 11 novembre, et généralement, à ce moment de l’automne, il y a encore de beaux jours, phénomène expliqué par la raison que la terre, du 11 au 13 novembre, comme du 10 au 12 août, se meut dans un point de son orbite où elle rencontre des fragments de planètes qu’elle attire et qui, en tombant dans notre atmosphère, s’enflamment et se consument par suite de la prodigieuse vitesse de leur chute. Du 1er au 11, ces fragments de planètes renvoient à la terre la chaleur qu’ils reçoivent eux-mêmes du soleil.
On appelle donc au figuré été de la Saint-Marin les retours de jeunesse que l’on remarque souvent aux personnes qui ont dépassé la cinquantaine, et aussi la dernière beauté des femmes.
Tony Révillon l’a décrit de façon charmante :
« L’homme a dépassé la cinquantaine, ses cheveux ont blanchi ; il n’appartient plus qu’aux lettres, à la science, à la politique, à l’ambition ; ses tendresses sont des tendresses de père.
Il rencontre une jeune femme, il l’aime, et, il retrouve en l’aimant la fraîcheur d’impressions de la jeunesse, les émotions de la vingtième année.
Être aimé, il ne l’espère plus, et cela le rend timide. Aimer, il l’ose encore, et cet amour le réchauffe et le renouvelle. Son pas alourdi devient léger, son regard retrouve la flamme. C’est Booz et Ruth, David et Bethsabée, c’est Diderot et la petite Voland, le baron Gentz et Fanny Essler.
C’est l’été de la Saint-Martin. »

À la Saint-Martin,
L’hiver en chemin,

dit un vieux proverbe.

À la Saint-Martin
Faut goûter le vin,
Nostre dame après,
Pour boire il est prêt,

ajoute le Calendrier des bons laboureurs.

Faute d’un point, Martin perdit son âne

France, 1907 : Martin, prieur de l’abbaye d’Azello, en Italie, voulut faire écrire sur le portail de son monastère cette devise latine :

Porta, patens esto.
Nulli claudaris honesto.

« Porte, sois ouverte. Ne sois jamais fermée à un honnête homme. »
Le peintre facétieux ou maladroit, en inscrivant ces deux phrases, transposa le point et au lieu de le mettre après esto, le plaça après nulli, ce qui leur donnait un tout autre sens :

Porta, patens esto nulli. Claudaris honesto.

« Porte, ne sois ouverte à personne. Sois fermée à l’honnête homme. »
Un cardinal passant par la, et remarquant cette faute à laquelle le prieur n’avait pas pris garde, le taxa d’incivilité ou d’ignorance et lui retira son abbaye. Son successeur fit bien vite rectifier la devise, mais quelque moine plaisant écrivit au-dessous :

Uno pro puncto caruit Martinus Azello.

« Pour un seul point Martin perdit Asello. » Et comme il y a beaucoup de ressemblance entre le nom de l’abbaye et celui de l’âne, asellus, les Français, qui ont la manie d’éstropier tous les noms étrangers, dénaturèrent la phrase, et cette version erronée passa en proverbe.
Les Italiens disent : Per un punto Martino perse la cappa. « Pour un point, Martin perdit la cape. » La cape est le manteau à capuchon que portaient les prieurs et les abbés.
Toute cette histoire est fort jolie, mais si l’on doit en croire Jean Masset, elle est complètement fausse. D’après lui, c’est faute d’un poil qu’il faudrait dire. Je trouve en effet, dans son Exact et facile acheminement à la Langue Françoise (Genève, 1513), l’explication suivante : « Ceux qui disent : Pour un point Martin perdit san asne, ont occasion d’avouer qu’ils ne savent l’origine de ce proverbe. Mais il sera facile à le restituer en son entier, selon qu’il est cy dessus. Le fait est qu’un nommé Martin, ayant perdu son asne à la foire, il arriva que l’on en trouva un autre qui étoit aussi perdu, de sorte que le juge du village étoit d’opinion que l’on rendit à ce Martin l’asne trouvé, mais celui qui l’avait en sa possession et le vouloit faire sien, s’avisa de demander à Martin de quel poil étoit son asne, lequel ayant répondu que l’asne étoit gris, fut débouté de sa demande, d’autant que l’asne était noir ! Ainsi pour n’avoir su dire de quel poil étoit la bête, il donna lieu à ce proverbe. »

Fournir Martin

Rigaud, 1881 : Porter une grande pèlerine de fourrure à l’usage des cochers et des valets de pied de grandes maisons. — Quand les voyous rencontrent un de ces domestiques ainsi couverts, ils disent : Encore un qui fournit Martin, c’est-à-dire, qui fournit à l’ours Martin sa fourrure.

France, 1907 : Se couvrir de fourrure.

Mal Saint-Martin

France, 1907 : Ivrognerie, ivresse. Vieille expression hors d’usage qui a pour origine la vente des vins qui se faisait à la foire de la Saint-Martin.

Martin

Fustier, 1889 : Argot des marchands de vin qui désignent ainsi un horrible breuvage composé d’eau-de-vie de marc teintée de cassis ; d’où marc teint et de là Martin.

Si parfois un étranger vers les deux heures du matin, vous offre un martin, prenez garde ! Cette boisson traîtresse en diable produit sur l’organisme les effets les plus désastreux.

(Charivari, octobre 1885.)

La Rue, 1894 : Eau-de-vie de marc teintée de cassis.

France, 1907 : Eau-de-vie de marc teintée de cassis.

Martin (fournir)

France, 1907 : Porter des fourrures. Martin est le nom familier de l’ours.

Martin-bâton

France, 1907 : Trique avec laquelle on frappe. D’après Fleury de Bellingen, Martin viendrait d’un gros marteau de forge appelé martinet. Menacer quelqu’un de Martin-bâton serait donc le menacer d’un rotin qui lui caresserait les épaules aussi rudement que le marteau dit martinet frappe l’enclume. D’autres disent que cette expression vient d’un grand brutal nommé Martin qui, abusant de sa force, frappait à tort et à travers avec un solide bâton.

Martin-rouan

La Rue, 1894 : Gendarme.

France, 1907 : Gendarme : du vieux français rouin, officier de justice, prévôt.

Martin, c’est nourrir un bel âne (nourrir)

France, 1907 : Ce dicton, encore en usage dans certaines provinces, s’applique aux parents qui élèvent de vaniteux imbéciles. On en trouve l’origine dans les manuscrits de Gaignières :

Un cordelier ayant esté convié par un seigneur de basse Bretagne de venir disner chez luy, plusieurs personnes le raillèrent sur son embonpoint ; une entre autres le voulant entreprendre, luy dit d’un ton sérieux :
— Pouvez-vous bien, mon père, aller à pied si chargé de graisse ?
— Non, repartit-il aussitost, je suis contraint de me servir d’un asne, encore ne vaut-il guères.
Un autre de la compagnie voulant pousser le moine, luy dist :
— Je crois que vostre couvent ne manque pas d’en entretenir de bons.
— Pardonnez-moy, répondit le moine, nos asnes sont si maigres, qu’a peine peuvent-ils se soutenir ; ce n’est pas comme vostre mère qui en nourrit de gros et gras. Aussi a-t-elle mieux moyen que nous de les entretenir.
La repartie fut trouvée d’autant meilleure que celuy qui parlait à ce père s’appelait Martin. C’est d’où est venu cet ancien proverbe : La mère qui a nourri Martin a nourri un bel asne.

Martingale (serrer la)

Merlin, 1888 : Mener rudement.

Martingalier

France, 1907 : Joueur qui croit avoir découvert un système infaillible pour gagner aux jeux de hasard, tels que la roulette et le trente et quarante.

C’est un martingalier. C’est un des abstracteurs de quintessence moderne, qui s’imaginent avoir trouvé la marche infaillible pour faire sauter les banques.

(Jean Richepin)

Martingalle

d’Hautel, 1808 : Coureuse, courtisanne, femme de mauvaise vie.

Saint-Martin (à chaque porc sa)

France, 1907 : La mort vient pour tout le monde : allusion à l’usage de tuer les cochons à la Saint-Martin, époque où ils sont suffisamment engraissés. Voici quelques dictons sur la fête de ce saint qui tombe en novembre :

Saint Martin boit le bon vin
Et laisse l’eau courre au moulin.
  À la Saint-Martin,
  L’hiver en chemin.

À la Saint-Martin,
Faut gouster le vin,
Nostre Dame après,
Pour boire il est près.

Il résulte de ces vieux dictons que saint Martin est devenu le patron des ivrognes. Voir Mal Saint-Martin.
Un proverbe rural dit : L’arc-en-ciel à la Saint-Martin vaut mieux le soir que le matin.


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