AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


B (marqué au)

France, 1907 : On désigne ainsi toute personne atteinte d’une infirmité dont le nom commence par la deuxième lettre de l’alphabet : bancal, bancroche, bègue, boiteux, borgne, bossu. Une vieille superstition populaire attachait à ces disgrâces de la nature certaines fâcheuses influences… influences fâcheuses surtout pour ceux qui en sont atteints.

Boîte à marquer

Rigaud, 1881 : Sergent. Ce sont les sergents qui ont la garde des boîtes à matricules.

Brusquer la marque

France, 1907 : Marquer plus de points que l’on n’en a gagné ; argot des joueurs

Chasse (marquer de)

Rigaud, 1881 : Marquer d’une raie transversale les côtes d’un animal qu’on envoie à l’abattoir, — dans le jargon des bouchers.

Contre-marque du Père-Lachaise

Rigaud, 1881 : Médaille de Sainte-Hélène. Cette médaille a été accordée sous Napoléon III à tous les anciens soldats du premier Empire. Elle a été saluée également du sobriquet de médaille en chocolat, par allusion à sa couleur.

Contremarque du Père-Lachaise

France, 1907 : C’est la médaille de Sainte-Héléne que Napoléon III fit frapper en l’honneur des vieux serviteurs du premier Empire. Elle est aussi appelée médaille en chocolat, en raison de sa couleur.

Démarquer

France, 1907 : Changer le texte d’un article tout en en conservant le fond.

Démarquer le linge

Rigaud, 1881 : Se parer des plumes, non, de la plume d’un confrère en journalisme.

Démarqueur de linge

Rigaud, 1881 : Journaliste qui s’approprie l’article d’un confrère en changeant quelquefois un peu la rédaction. Par laconisme on dit démarqueur.

M. de P. est ce qu’on peut appeler un de nos bons démarqueurs.

(H. de Villemessant, Figaro du 6 août 1877.)

Dans une autre acception, démarqueur sert à désigner celui qui ôte les marques d’un objet dans un but de tromperie ou de vol. (Littré, Supplément au Dict. franc.)

Virmaître, 1894 : Homme de lettres qui pille ses confrères sans façon. Démarquer un article de journal : changer simplement les phrases. Allusion aux voleurs qui démarquent le linge avant de le bazarder au fourgat (Argot du peuple).

France, 1907 : Plagiaire.

Dixième marquet

France, 1907 : Le mois d’octobre.

Fourchette (marquer à la)

Rigaud, 1881 : Enfler un compte, comme si on l’inscrivait avec les quatre dents d’une fourchette.

France, 1907 : Grossir le compte d’un débiteur en marquant quatre pour un, ainsi qu’il arrive à certains fournisseurs militaires et même civils, cafetiers, tailleurs, etc., qui se dédommagent ainsi des mauvaises payes en prélevant sur les bonnes de forts intérêts du crédit qu’ils font.

Quand on avait à se plaindre du repas ou de toute autre chose, on faisait appeler la vestale du fourneau, laquelle répondait qu’elle ne voulait pas se déranger. On demandait alors le mari ; il s’empressait d’arriver en bras de chemise ou la veste non boutonnée.
— Trompette, disait le président de la table, vous serez deux jours à la salle de police pour vous être présenté à la pension des sous-officiers dans une tenue indécente.
— Mais…
— Silence !
— C’est encore cette g… de Jeanne qui est cause de cela. Je vais lui régler son compte.
Cinq minutes après, on entendait le mari administrer sa moitié qui montait en pleurant nous demander la grâce de son homme. Nous n’avons jamais eu le cœur de refuser, d’autant plus que nous devenions alors les maîtres de la maison, avec marque à la fourchette sur notre compte.

(La Vie militaire)

Il est marqué sur le nez comme les moutons de Berry

France, 1907 : Dicton encore en usage dans les provinces pour désigner quelqu’un qui, à la suite d’une rixe où d’une chute, a le nez endommagé.

Les bergers de la province du Berry ont coutume de marquer leurs moutons sur le nez pour les reconnoître.

(Fleury de Bellingen)

Marque

d’Hautel, 1808 : Marque de cela. Pour preuve de cela.
Faire porter de ses marques à quelqu’un. Le maltraiter, lui donner des coups, dont il reste marqué.

anon., 1827 : Fille.

Bras-de-Fer, 1829 : Fille.

Halbert, 1849 : Fille.

Delvau, 1866 : s. f. Femme, — dans le même argot [des voleurs]. Marque de cé. Femme légitime d’un voleur. Marque franche. Concubine.

Rigaud, 1881 : Fille publique.

Fustier, 1889 : Femme qui a deux cordes à son arc : la prostitution et le vol.

La Rue, 1894 : Fille publique. Marque de cé, marquecé, femme légitime du voleur. Marque franche, maîtresse du voleur.

France, 1907 : Mois ; argot des voleurs, de l’italien marchese, « Il a été messiadieu à six marques pour pegrasse », il a été condamné à six mois pour vol. Quart de marque, semaine. Tirer six marques, être emprisonner pour six mois.

Il ne saurait être douteux, dit Francisque Michel, que ce nom ne soit venu à cette division de l’année de l’infirmité périodique qu’ont les marques ou femmes, lorsque la Lune, pour tenir sa diète et vaquer à ses purifications menstruelles, fait marquer les logis féminins par son fourrier, lequel pour écusson n’a que son impression rouge.

France, 1907 : Fille, femme prostituée. Une marque de cé, une femme légitime de voleur. Marque franche, maîtresse et associée de voleur. On dit aussi marquise, dans le même sens.
Ce mot marque dérive de l’espagnol, car on trouve dans l’ancienne Germania espagnole marca, marquida et marquisa dans le sens de femme publique.

Marqué

Clémens, 1840 : Mois.

un détenu, 1846 : Mois.

Delvau, 1866 : s. m. Mois, — dans le même argot [des voleurs]. Quart de marqué. Semaine.

Virmaître, 1894 : Être ridé comme une vieille pomme (Argot du peuple).

Marqué (être)

Delvau, 1866 : S’être battu et avoir l’œil poché. Argot des faubouriens.

Marque (horizontale de)

France, 1907 : Fille ou femme du demi-monde, richement entretenue. Elle est de petite marque quand elle n’a ni hôtel, ni chevaux, ni voiture.

Décidément je ne sais quelle ardeur guerrière a soufflé sur nos horizontales de grande marque et de petite marque, mais depuis un mois nous avons à enregistrer un nouveau combat singulier dont elles sont les héroïnes.

(Le Figaro, octobre 1886)

Marqué (il est)

Virmaître, 1894 : Être gravé par la petite vérole (Argot du peuple). V. Poêle à marrons.

Marqué (quart de)

Rigaud, 1881 : Semaine.

Marque à l’A

France, 1907 : Être homme de mérite, d’honneur et de probité. Autrefois, les meilleures pièces de monnaie, celles qui se frappaient à Paris, étaient marquées d’un A. On les distinguait ainsi des monnaies frappées dans les provinces et que étaient d’un aloi inférieur.

Marqué à la fesse

Delvau, 1866 : adj. et s. Homme méticuleux, maniaque, ennuyeux, — dans l’argot des typographes.

Rigaud, 1881 : Homme maniaque, méticuleux, ennuyeux. (A. Delvau)

France, 1907 : Radoteur, maniaque, ennuyeux. Allusion aux vieux chevaux réformés sur la fesse desquels on faisait une marque au fer rouge.

Marqué au B

Delvau, 1866 : adj. Borgne ou bossu, ou bigle, ou boiteux, ou bavard, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Bigle ; borgne ; boiteux ; bossu, ou bancal. L’expression était courante au XVIIIe siècle ; elle n’a pas cessé d’être populaire.

Marque de cé

Virmaître, 1894 : Femme légitime de voleur. Femme d’argent (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Femme de voleur.

Marque de cé, marquecé

Rigaud, 1881 : Femme légitime d’un voleur.

Marque de la vaisselle

Delvau, 1864 : Le membre viril, — avec lequel nous poinçonnons à notre chiffre le vagin des femmes, qui cependant n’a pas besoin de cela pour être trouvé de bon aloi et pour circuler de main en main.

Marque franche, marquise

Rigaud, 1881 : Maîtresse d’un voleur ; par abréviation de remarque. La maîtresse, comme la femme légitime du voleur la marquecé, est ordinairement employée à un travail d’observation ; elle remarque, d’où les mots marquecé et marque franche. M. Francisque Michel fait venir marque de l’ancien espagnol marca, marquida et marquisa, femme publique. Les voleurs ne vont pas chercher aussi loin des étymologies. Marquise, la marquise, est un sobriquet très fréquemment donné à celles des filles de maison qui sont un peu moins communes d’allures et de langage que leurs compagnes. Beaucoup de voleurs ont pour maîtresses des filles de cette catégorie.

Marque mal

France, 1907 : Personne laide et de vilaine tournure.
Dans l’argot des typographes, c’est celui qui reçoit les feuilles de la machine à imprimer. On a fait le verbe marquer mal.

La vie en liberté ne semblait pas avoir beaucoup perfectionné l’ancien « jeune détenu ». Avec sa veste en lambeaux et sa casquette de marinier à visière plate, Mahurel marquait mal, comme on dit au faubourg : et sa tête de bélier, au nez busqué et aux yeux ronds, était surtout remarquable par un teint terreux, qui aurait été plus convenable pour une pomme de terre en robe de chambre que pour un jeune homme faisant ses débuts dans le monde.

(François Coppée, Le Coupable)

Du moment qu’on marche, on a réponse à tout. « Où allez-vous ?— À Vernecourt. — D’où venez-vous ? — De la Garenne-sous-Bois. » On vient toujours de quelque part pour aller quelque part. La police n’en demande pas davantage, et même si on marque mal, elle pense en elle-même : « C’est bon. Qu’ils aillent se faire pendre dans le département d’à côté.

(H. Lavedan)

Au temps des compteurs, deux femmes cherchent un fiacre.
— Pourquoi ne pas prendre celui-ci qui a un compteur ? Nous n’aurons pas de discussion, le compteur marque bien.
— Oui, mais c’est le cocher qui marque mal !

(Le Journal)

Comme on dit marquer mal, on dit marquer bien.

Vers 11 heures arrive un monsieur qui marquait bien, oh ! par exemple, impossible de mieux marquer. Favoris mousseux et grisonnants ; redingote avec une belle rosette multicolore ; monocle ; bref, l’aspect cossu d’un attaché d’ambassade sous l’empire, au temps où nous avions encore une diplomatie cossue.

(Edgar Monteil, Le Monde officiel)

Ne plus marquer, se dit d’une femme arrivée à la grande maturité et qui ne peut plus plaire, expression tirée de l’hippologie. On ne peut plus reconnaître à ses dents l’âge certain d’un vieux cheval. « Il ne marque plus. » De même la susdite femme ne marque plus son linge.

Marque ou Marquet

Rossignol, 1901 : Mois. Un individu condamné à trois mois de prison est condamné à trois marques ou marquets.

Marqué ou marquets

Virmaître, 1894 : Mois (Argot des voleurs).

Marque-mal

Rigaud, 1881 : Receveur de feuilles à la machine, — dans le jargon des typographes.

Boutmy, 1883 : s. m. Margeur, ou plutôt receveur de feuilles à la machine.

Fustier, 1889 : Individu contrefait. — Variété de souteneur.

Virmaître, 1894 : Se dit de quelqu’un qui a un vilain aspect (Argot du peuple).

Marque, marqué

Rigaud, 1881 : Mois.

Elle tire six marques à Saint-Lazare.

(Canler.)

Marque, marquet

La Rue, 1894 : Mois. Quart de marquet, semaine.

Marquer

d’Hautel, 1808 : Marquez cette chasse. Pour, souvenez-vous de cette action, je m’en vengerai.

M.D., 1844 : Avoir l’air riche.

Marquer (bien)

Rigaud, 1881 : Être bel homme. — Avoir belle prestance, avoir une physionomie qui prévient en votre faveur. — Marquer mal, avoir mauvaise mine, mauvaise façon.

Marquer (ne plus)

Delvau, 1866 : v. n. Vieillir, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Être vieux.

Virmaître, 1894 : Femme qui n’a plus d’échéance à chaque fin de mois (Argot du peuple).

Marquer à la fourchette

Virmaître, 1894 : Marchand de vin qui majore ses notes. Allusion aux quatre dents de la fourchette ; il fait quatre raies à la fois (Argot du peuple).

France, 1907 : Système employé par les cafetiers et les restaurateurs chez qui l’on a crédit et qui marquent deux ou trois consommations quand vous n’en avez qu’une. Ils se rattrapent ainsi sur les clients qui payent des pertes que leur font subir ceux qui ne payent pas.

Marquer avec une fourchette

Delvau, 1866 : v. a. Exagérer le compte d’un débiteur, en marquant 4 quand il a dépensé 1, — ainsi qu’il arrive à beaucoup de cafetiers, de restaurateurs, de tailleurs, pour se rattraper sur une bonne paye, distraite, des pertes qu’ils ont subies avec une mauvaise, plus distraite encore.

Marquer le coup

Delvau, 1866 : v. a. Trinquer, — dans l’argot des ouvriers.

Delvau, 1866 : v. a. Toucher légèrement son adversaire, — dans l’argot des professeurs d’escrime, boxe, etc.

Rigaud, 1881 : Trinquer.

Marquer les points

Rigaud, 1881 : Être troisième dans une partie qui devait être carrée. Assister aux épanchements de deux cœurs amoureux.

Marquer son linge

Delvau, 1866 : v. a. Embrener sa chemise ou sa culotte. Argot du peuple.

Marquet

Hayard, 1907 : Mois.

Marquet (un)

M.D., 1844 : Un mois.

Marquette

France, 1907 : Petite fille ou adolescente qui se livre à la prostitution ; diminutif de marque.

Marqueur

Larchey, 1865 : « On appelle marqueur, dans le langage des estaminets de Paris, l’individu chargé de faire la partie des habitués, quand ces derniers manquent de partenaires. La plupart donnent des leçons au cachet. » — Montépin. — Appelés ainsi parce qu’ils se chargent de marquer les points.

Moutons du Berry (marqués sur le nez comme les)

France, 1907 : Fleury donne ainsi l’étymologie de cette expression : « Les bergers de la province du Berry ont coutume de marquer leurs moutons sur le nez pour les reconnaître. On a fait un proverbe de cet usage, que l’on employe de ceux qui par querelle ou autre accident sont marqués au nez. » Autre dicton plus impertinent pour les Berrichons : « Quatre-vingts moutons et un Champenois font cent bêtes, d’aucuns par malice font d’un Berrichon la centième. »

Quart de marqué

Rigaud, 1881 : Semaine, — dans le jargon des voleurs.

Virmaître, 1894 : Semaine. Le quart du mois (marqué) (Argot des voleurs).

Quart de marque, de marquet

France, 1907 : Semaine ; argot des voleurs.

Sou marqué

France, 1907 : Bon sou, vieille expression faisant allusion aux sous tellement effacés qu’on n’en distinguait plus la figure et qu’on n’acceptait que comme liard.

Quand j’étais fille chez mon père,
J’avais d’la blanche monnaie
Et des louis d’or à changer.
À présent dans mon ménage
Je n’ai pas un sou marqué.

(Chanson du pays messin)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique