(Delvau, 1864)
Coup du macaron
Tour de force facile à figurer, mais impossible de mener à bonne fin. — L’homme est couché sur le dos, le bracquemart en l’air. La femme s’assoit dessus et s’introduit dans le vagin ce pivot de chair. Alors, s’aidant des pieds et des mains, elle tâche de tourner et de figurer l’aiguille du jeu de macarons. L’inventeur de ce divertissement m’assure « qu’à tous les coups l’on gagne. » — Je me permets d’en douter….. et vous ?…
Sur l’assise d’une pine
Pivotant comme un toton,
Aimes-tu mieux en gamine
Tirer l’coup en macaron ?
Paul Saunière.
(Fustier, 1889)
Fleur de macadam
Fille galante qui bat le trottoir.
Encore eût-elle (madame de Metternich) éclipsé cette fleur de macadam par la crânerie de sa désinvolture.
(Événement, 1880.)
(Delvau, 1867)
Général Macadam
s. m. Le public, qui est le Salomon de toutes les filles. On disait le général Pavé, avant l’introduction en France du système d’empierrement des rues dû à l’ingénieur anglais Mac Adam.
(La Rue, 1894)
Mac, maca
Apocope de macquereau, macquerelle. Maman maca, maîtresse d’une maison de tolérance.
(d’Hautel, 1808)
Maca
Une vieille Maca. Terme de mépris. Entremetteuse ; femme vieillie dans le vice et la débauche, et qui vit du commerce honteux de prostitution.
(Delvau, 1864)
Maca
Maquerelle, entremetteuse, femme vieillie dans le vice.
(Rigaud, 1881)
Maca
Maquerelle, proxénète. — Mère maca, macquecée, maîtresse d’une maison de tolérance. Maca suiffée, riche matrone.
(Rigaud, 1881)
Macabées (case des)
Cimetière. Mot à mot : maison des cadavres. — Le clou des macabées, la Morgue ; c’est-à-dire le Mont-de-Piété des cadavres, l’endroit où l’on met les cadavres en dépôt.
(Rigaud, 1881)
Macabre
Mort. C’est une variante de machabée. — Viens-tu piger les macabres au musée des claqués ?
(Boutmy, 1883)
Macabre
s. m. Un mort. Ce mot paraît venir de ces danses macabres que les artistes du Moyen Âge peignaient sur les murs des cimetières. La Mort conduisait ces chœurs funèbres. On dit plus souvent Macchabée.
(Delvau, 1867)
Macache
adj. Mauvais, détestable, — dans l’argot des ouvriers qui ont été troupiers en Algérie. On emploie ordinairement ce mot avec bono : Macache-bono. Ce n’est pas bon, cela ne vaut rien. Signifie aussi Zut !
(Delvau, 1867)
Macadam
s. m. Boue épaisse et jaune due à l’ingénieur anglais Mac Adam.
(Delvau, 1867)
Macadam
s. f. Boisson sucrée qui ressemble un peu comme couleur à la boue des boulevards macadamisés.
(Rigaud, 1881)
Macadam
Vin blanc nouveau de Bergerac. Il présente l’aspect d’une boue liquide et jaunâtre. — Garçon ! deux macadams.
(Rigaud, 1881)
Macadam
Bière noire anglaise, porter.
(Virmaître, 1894)
Macadam
Accoster les hommes. L. L. On voit d’ici les filles faire le macadam qui est la chaussée des boulevards, pour raccrocher sans doute les omnibus, les fiacres et les becs de gaz. Macadam est le nom donné à un vin blanc épais, venant soi-disant de Montbazillac, qui est vendu par les mastroquets au moment des vendanges (Argot du peuple). N.
(Rossignol, 1901)
Macadam
Vin blanc nouveau qui n’a pas fermenté.
(Delvau, 1867)
Macadamiser
v. a. Empierrer les voies publiques d’après le système de Mac Adam.
(Rigaud, 1881)
Macahée
Souteneur ; c’est un dérivé de mac.
(Rigaud, 1881)
Macahée, Machabée
Cadavre quelconque d’homme ou d’animal. Se disait autrefois plus particulièrement du cadavre d’un homme noyé ou de celui d’un animal.
Ce gros machabée, horrible pendu,
Sur la dalle froide, on vient de l’étendre ;
Il a les contours accrus d’un scaphandre,
Et de ses haillons le mur est tendu.
(Le Pavé, 1879.)
(Larchey, 1865)
Macaire
Malfaiteur audacieux, spirituellement cynique, affectant en toute occasion les manières d’un homme bien élevé. — Ce type étrange date, comme l’on sait, du drame de l’Auberge des Adrets ; il doit toute sa fortune à Frédérick-Lemaître qui, en créant le rôle de Macaire, a caractérisé pour toujours une classe particulière de criminels.
Ils se croyaient des Macaires et n’ont été que des filous.
Luchet.
(Delvau, 1867)
Macaire
s. m. Escroc ; agent d’affaires véreuses ; saltimbanque, — dans l’argot du peuple, qui a conservé le souvenir du type créé par Frédérick-Lemaître au théâtre et par Daumier au Charivari. On dit aussi Robert-Macaire.
(Rigaud, 1881)
Macairien
Usé jusqu’à la corde, complètement déformé ; objet de toilette qui rappelle en partie le costume délabré de Robert-Macaire.
On y voit une troupe de malheureux couverts d’humides et boueux haillons, le chef orné de chapeaux macairiens.
(H. Berlioz, Les Grotesques de la musique.)
(Larchey, 1865)
Macaron
Dénonciation. — Du vieux mot maque : vente. V. Roquefort. — Un dénonciateur vous vend à la police.
Dans le nez toujours tu auras mes macarons et cabestans.
Vidocq.
Macaroner : Trahir.
(Delvau, 1867)
Macaron
s. m. Huissier, — dans l’argot des voyous. Traître, — dans l’argot des voleurs.
(Rigaud, 1881)
Macaron
Huissier. Allusion aux panonceaux qui figurent à la porte des huissiers. — Dénonciateur.
(Bras-de-Fer, 1829)
Macaroner
(Delvau, 1867)
Macaroner
v. a. et n. Agir en traître.
(Virmaître, 1894)
Macaroner
Vient de macaron. Macaron dans le peuple veut dire huissier ; dans l’argot des voleurs, il veut dire traître. Il est vrai qu’il n’y a pas grande différence entre les deux. Un voleur est traître en dénonçant ses complices ; un huissier est traître vis-à-vis des malheureux (Argot des voleurs). N.
(Merlin, 1888)
Macaroni
Corses ou Italiens. Par allusion à leur mets favori.
(Fustier, 1889)
Macaroni
C’est ainsi que les gens de bourse désignent plaisamment dans leur jargon le fonds d’État italien.
Le Macaroni se cramponne ; il voudrait se fixer, ou, si vous aimez mieux, se figer au pair.
(Gil Blas, juin 1887.)
Le bourgeois commerçant ou boursicotier dit : Je prends ferme ; le macaroni se soutient ; les huiles fléchissent.
(Gazette de France, octobre 1886.)
(Rigaud, 1881)
Macaronnage
Dénonciation d’un camarade.
(Halbert, 1849)
Macaronner
(Rigaud, 1881)
Macaronner
Dénoncer, trahir un camarade, — dans le jargon des voleurs.
(Rigaud, 1881)
Macaronner, Macaroniser (se)
Se sauver, filer, — dans le même jargon ; allusion au macaroni qui, lui aussi, file à sa manière.
(Virmaître, 1894)
Maman-maca
Maquerelle qui tient une maison de tolérance. Les pensionnaires appellent la tenancière maman, quand elle est vieille, ce qui est fréquent, elles y joignent le mot maca, abréviation de macaque qui, dans le peuple, signifie vieille guenon (Argot des filles). N.
(Larchey, 1865)
Robert macaire
Variété du cancan. — Allusion à la danse de Robert Macaire au premier acte de l’Auberge des Adrets. — V. Macaire.
Magistrats et docteurs commencent leur carrière, En se faisant danseurs De la Robert Macaire.
1841, Phys. de la Chaumière.
(Delvau, 1867)
Robert-Macaire
s. f. Danse fort en honneur dans les bals publics il y a vingt-cinq ou trente ans. C’était une variété de la Chahut.
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