d’Hautel, 1808 : Il est dans son jus. Manière triviale de dire qu’une personne grasse est toute en sueur.
Un tire jus. Pour dire un mouchoir ; ce qui sert à essuyer les évacuations du cerveau.
C’est jus verd ou verd jus. Pour dire, c’est tout un, c’est absolument la même chose.
Delvau, 1866 : s. m. Profit, bénéfice que rend une affaire.
Delvau, 1866 : s. m. Grâce, élégance, bon goût, — dans l’argot des faubouriens, pour qui certaines qualités extérieures, naturelles ou acquises, sont la sauce de certaines qualités de l’âme. Avoir du jus. Avoir du chic, de la tournure. Être d’un bon jus. Être habillé d’une façon grotesque, ou avoir un visage qui prête à rire.
Rigaud, 1881 : Élégance, — dans le jargon des gommeux qui ont voulu donner un pendant au mot chic. (V. Juteuse).
Fustier, 1889 : Voici un mot qui, en argot, a plusieurs sens et notamment deux acceptions bien opposées. On le trouve, en effet, dans Delvau et Larchey comme synonyme de vin, mais il sert aussi à désigner l’eau. Je l’ai plusieurs fois entendu prononcer avec ce dernier sens. Les uns disaient jus de grenouille et les autres jus, tout court.
L’autre le suit, l’empoigne par sa ceinture et le lance dans la Seine en disant : Va dans le jus.
(Galette des Tribunaux, août 1884)
La Rue, 1894 : Élégance. Eau. Vin.
France, 1907 : Vin ; eau-de-vie.
Gimanton, le garde d’écurie du troisième peloton, jugea le moment propice pour aller boire son jus, remonter dans sa chambrée y prendre sa part du café matinal.
(F. Vandérem)
France, 1907 : Profit, bénéfice d’une affaire. Les gens de loi cherchent à faire rendre le plus de jus à la cause qu’on leur confie.
France, 1907 : Élégance, bon goût. « Cette fille a du jus », c’est-à-dire du chic. Faire du jus, faire de l’embarras.