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Béjaune

d’Hautel, 1808 : Ignorance, sottise, stupidité.
Montrer à quelqu’un son béjaune. Lui donner à connoître son ignorance, son incapacité, son ineptie.

Bonnet jaune

Delvau, 1866 : s. m. Pièce de vingt francs, — dans l’argot des filles.

Rigaud, 1881 : Pièce d’or, — dans le jargon des filles.

Boue jaune

Delvau, 1866 : s. f. L’or, — dans lequel pataugent si gaiement tant de consciences, heureuses de se crotter. L’expression est de Mirabeau.

France, 1907 : L’or, qui pousse tant de gens à se vautrer dans la boue.

Boule jaune

France, 1907 : Potiron.

Boulet jaune

Delvau, 1866 : s. m. Potiron, — dans l’argot des voyous.

Cartouche jaune

France, 1907 : Feuille que l’on délivre au forçant à sa libération. Elle est jaune et roulée dans un étui de fer-blanc.

Gant jaune

Larchey, 1865 : « Il n’y a plus que deux classes d’hommes en France… ceux qui portent des gants jaunes et ceux qui n’en portent pas. Quand on dit d’un homme qu’il porte des gants jaunes, qu’on l’appelle un gant jaune, c’est une manière concise de dire un homme comme il faut. C’est en effet tout ce qu’on exige pour qu’un homme soit réputé comme il faut. » — Alph. Karr, 1841.

Rigaud, 1881 : Fashionable de 1840.

France, 1907 : Homme distingué, monsieur chic, celui qui tente les filles. C’était, sous Louis-Philippe, le suprême bon ton de porter des gants jaunes.

Mais voici que, tout à coup, ce jeune homme métamorphose ses mœurs et amende la coupe de ses habits : il devient gant jaune, casse intrépidement l’angle de son faux col et se permet à la boutonnière l’œillet rouge républicain.

(Arnould Frémy)

Gorge jaune

France, 1907 : Figuier trichas.

Jaune

d’Hautel, 1808 : Jaune. Terme métaphorique et injurieux, pour bête ; sot, imbécile.
Dire des contes jaunes ou bleus. Dire des choses incroyables, des mensonges.
Jaune comme de l’or. Se dit de toute chose qui a cette couleur.
On lui fera voir son béjaune. Signifie qu’on fera voir à quelqu’un qu’il n’est qu’un ignorant.

Halbert, 1849 : Été.

Larchey, 1865 : Eau-de-vie.

Estaminet dit poétique, espèce de paradis perdu dans le jaune et le petit bleu.

La Maison du Lapin blanc, typ. Appert.

Lapin blanc, que me veux-tu ? Avec ton jaune et ton camphre, Tu déranges ma faible vertu.

Id.

Rire jaune : Rire forcément. — Aimer avec un jaune d’œuf : Tromper. — Allusion à la couleur jaune qui est celle du cocuage.

Delvau, 1866 : s. m. Été, la saison mûrissante, — dans l’argot des voleurs.

Delvau, 1866 : s. m. Eau-de-vie, — dans l’argot des chiffonniers.

Rigaud, 1881 : Été, — dans l’ancien argot.

Rigaud, 1881 : Eau-de-vie. — Jaunier, ivrogne.

La Rue, 1894 : Été. Eau-de-vie.

France, 1907 : Or.

France, 1907 : Été ; argot des voleurs.

France, 1907 : Eau-de-vie ; argot des chiffonniers.

Lapin blanc, que me veux-tu ?
Avec ton jeune et ton camphre
Tu déranges ma vertu.

(La Maison du Lapin blanc, 1858)

Jaune d’œuf (adorer avec un)

France, 1907 : Jeu de mot sur dorer.

Jaune d’œuf (avec un)

Delvau, 1866 : Phrase suffixe que le peuple emploie ironiquement avec le verbe Aimer ou Adorer. Ainsi Je t’adore avec un jaune d’œuf signifie : « Je ne l’aime pas du tout », et fait une sorte de calembour, par allusion à l’emploi connu du jaune d’œuf.

Jaune, jonc

Rigaud, 1881 : Or. — Jaunet, pièce d’or.

Jaune, jonc, jognard

La Rue, 1894 : Or.

Jaunet

d’Hautel, 1808 : Des jaunets. Pour dire des louis ; la pluie d’or ; argument auquel rien ne résiste ; qui d’un fat fait un honnête homme, et après lequel enfin tant de pauvres humains soupirent.

Larchey, 1865 : Pièce d’or.

Un seul regret, celui de n’avoir pu débarrasser les pigeons de leurs jaunets.

Paillet.

Delvau, 1866 : s. m. Pièce d’or de vingt francs, — dans l’argot des faubouriens. Ils disent aussi Jauniau. Au XVIIe siècle, on disait Rouget.

France, 1907 : Pièce d’or.

Et, en attendant, il grêlait des sous, des francs, des roues de cinq balles, des jaunets, et aussi des cigares, des oranges, et il tourbillonnait encore des mouchoirs de dentelles, et des cravates de soie claire et des foulards, et des écharpes, qui venaient battre de l’aile autour du chanteur comme un vol caressant de grands papillons multicolores.

(Jean Richepin)

D’jaunets tu vas meubler ma poche,
Afin de rigoler à mort.

(Festeau)

Littérature jaune

Delvau, 1866 : s. f. Le Réalisme, — une maladie ictérique désagréable qui a sévi avec assez d’intensité dans les rangs littéraires il y a une dizaine d’années, et dont a été particulièrement atteint Champfleury, aujourd’hui (1867) presque guéri. L’expression, fort juste, appartient à Hippolyte Babou.

France, 1907 : Littérature naturaliste.

Montrer le béjaune à quelqu’un

France, 1907 : Lui montrer sa simplicité ou sa bêtise. Béjaune est la contraction de bec jaune, expression empruntée à la couleur du bec des oiseaux qui sortent de l’œuf ; on l’applique à un ignorant, un niais, un sot.
Il y avait aussi, au moyen âge, dans les collèges de Paris un droit établi sur les nouveaux venus qu’on appelait le béjaune, et l’argent ainsi prélevé était employé à un régal auquel tous les écoliers prennent part. Ces béjaunes donnèrent, lieu à des désordres, car une ordonnance de police de 1311 punit d’amende ceux qui acquittent le béjaune.

Montrer patte jaune

France, 1907 : Montrer de l’or.

Bête, mais expérimentée, la Savate conçut des inquiétudes, quant aux cinq louis : elle aurait dû exiger qu’il les lui fit voir ; ce qu’on appelle montrer patte jaune.

(Catulle Mendès, Gog)

Passeport jaune

Delvau, 1866 : s. m. Papiers d’identité qu’on délivre aux forçats à leur sortie du bagne.

Pavie jaune

France, 1907 : Voir Mirlicoton.

Rire jaune

Delvau, 1866 : v. n. Rire à contre-cœur, quand on voudrait ou pleurer de douleur ou écumer de rage.

Virmaître, 1894 : N’être pas content et être forcé de rire quand même ; avoir les larmes dans les yeux et le cœur gros et être forcé de paraître joyeux. On dit aussi :
— Son rire est jonquille. Allusion au cocu qui rit jaune quand la sage-femme lui présente son dernier en lui disant :

C’est tout le portrait d’son père,
Quel cochon d’enfant ! (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : À contre-cœur.

France, 1907 : Dissimuler son ennui ou son mécontentement sous un air satisfait.

L’histoire des frères de Goncourt, sifflés dans la maison de Molière, ne laisse pas que d’être intéressante. Ces deux frères Lyonnet n’ont pas eu de veine, et, à l’heure qu’il est, ils doivent rire jaune.

(Léon Rossignol, Lettres d’un Mauvais Jeune homme à sa Nini)

Rondin jaune

Delvau, 1866 : s. m. Pièce d’or, — dans l’argot des voleurs. Rondin jaune servi. Or volé, caché par son voleur.

Rigaud, 1881 : Pièce d’or.

Virmaître, 1894 : Pièce de vingt francs. Allusion à la forme ronde (Argot des voleurs).

Sable jaune

France, 1907 : Poivre ; même argot [des francs-maçons].

Train jaune

Fustier, 1889 : « Elles (les femmes de mœurs faciles) commencent à persiller dans les trains de chemins de fer ; il y en a même qui ne font qu’exploiter les trains jaunes qui emmènent chaque samedi de Paris, pour les ramener le lundi, les commerçants dont les femmes sont aux bains de mer. »

(Figaro, 1882)


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