AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Bottes (graisser ses)

Rigaud, 1881 : S’apprêter à faire le grand voyage de l’autre monde.

Chié sa graisse (avoir)

Rigaud, 1881 : Avoir considérablement maigri, — dans le jargon du peuple.

Dégraisser

d’Hautel, 1808 : On dit figurément d’un homme que l’on a dépouillé d’une grande partie des biens qu’il avoit mal acquis, qu’on l’a bien dégraissé.

Rigaud, 1881 : Faire perdre de l’argent. — Dégraisser le hausse, faire perdre de l’argent au patron.

La Rue, 1894 : Voler.

France, 1907 : Voler, l’argent étant considéré comme une graisse. Se dit aussi pour toucher de l’argent chez un débiteur. Dans l’argot des filles dégraisser un homme, c’est de ruiner.

Dégraisser (se)

Delvau, 1866 : Maigrir, — dans l’argot du peuple.

Dégraisser un homme

Delvau, 1866 : v. a. Le ruiner, — dans l’argot des petites dames, qui trouvent alors qu’il n’y a pas gras dans ses poches.

Dégraisseur

Rigaud, 1881 : Filou, usurier, — dans le jargon des voyous. Envoyer une bobine chez le dégraisseur, voler une montre.

Virmaître, 1894 : Le garçon de banque qui à chaque échéance vient dégraisser les débiteurs (Argot du peuple). N.

Hayard, 1907 : Garçon de recettes.

France, 1907 : Garçon de banque qui passe à chaque échéance chez le débiteur pour le dégraisser.

Dégraisseurs

Rossignol, 1901 : Garçons de recette.

Engraissé à lécher les murs (ne s’être pas)

Rigaud, 1881 : Se dit d’une personne qui étale un de ces visages rubiconds et prospères dénotant le bien-être et les douceurs de l’existence. — La variante est : N’être pas gras d’avoir léché les murs.

Engraisser

d’Hautel, 1808 : On n’engraisse pas les cochons avec de l’eau claire. Se dit à quelqu’un de basse condition, qui fait le délicat, le difficile sur le manger, ou qui est d’une propreté précieuse et ridicule.
Il engraisse de mal avoir, de malédictions. Pour dire, malgré le mal et les fatigues, il devient gras ; il prospère malgré les imprécations que l’on fait contre lui.
On ne sauroit manier le beurre, qu’on ne s’engraisse les doigts. Voy. Manier.
L’œil du maître engraisse le cheval. Signifie que l’œil du maître donne une grande valeur à ses possessions.

France, 1907 : Donner l’argent que l’on gagne à son souteneur.

La gaupe a de la retourne, elle n’engraisse pas.

Engraisser un poupard

France, 1907 : Préparer un vol.

Faire dégraisser (se)

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien. Les bons coqs sont maigres, en effet.

Graisse

d’Hautel, 1808 : La graisse ne l’étouffe pas, ne l’empêche pas de marcher. Se dit en plaisantant d’une personne très-maigre, qui marche avec vivacité.
Faire de la graisse. Dormir trop long-temps, paresser, se laisser aller à la mollesse.
Ce n’est pas le tout que des choux, il faut encore de la graisse. Se dit lorsque l’on n’a qu’une partie des choses nécessaires à une entreprise.

Larchey, 1865 : Argent. — Il y a gras, il y a de la graisse : Il y a un bon butin à faire.

Il n’y a pas gras !

Gavarni.

Delvau, 1866 : s. m. Variété de voleur dont Vidocq donne le signalement et l’industrie (p. 193).

Delvau, 1866 : s. f. Argent, — dans l’argot du peuple, qui sait que c’est avec cela qu’on enduit les consciences pour les empêcher de crier lorsqu’elles tournent sur leurs gonds.

Rigaud, 1881 : Argent. L’huile et le beurre ont également eu la même signification ; aujourd’hui ces mots ne sont plus employés que par quelques vieux débris des anciens bagnes.

France, 1907 : Or, argent, billet de banque, cadeau quelconque. Le mot est vieux : Lorédan Larchey cite ce passage d’une chanson gothique :

Vecy, se dit l’hotesse
Vecy bon payement vrayment :
Il n’y a pas gresse
De loger tel marc aut souvent.

Graisse (se plaindre de trop de)

Rigaud, 1881 : Se plaindre mal à propos, se plaindre quand on ne manque de rien. Encore un qui se plaint de trop de graisse.

Graisse (voler à la)

France, 1907 : Tricher au jeu ; jeu de mot sur Grèce, patrie des grecs.

Graisser

d’Hautel, 1808 : Graisser le couteau. Manger de la viande au déjeûner, ce que l’on ne fait ordinairement qu’au dîner.
Graisser les épaules, ou la peau à quelqu’un. Le battre, lui donner une volée de coups de bâton.
Graisser le marteau d’une porte. Soudoyer, gagner un portier à force d’argent.
Graissez les bottes d’un vilain, il dira qu’on les lui brûle. Vieux proverbe qui signifie que l’on ne gagne rien à obliger un méchant homme.

d’Hautel, 1808 : Graisser la patte à quelqu’un. Le corrompre, le gagner à force d’argent.
Graisser ses bottes. Se disposer à partir ; à voyager dans l’autre monde.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Donner, contribuer, fournir, gratifier.

Halbert, 1849 : Gratter.

Delvau, 1866 : v. a. Gratter, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Je vais te graisser, te battre. Graisser les poches de quelqu’un : y mettre de l’argent. Graisser sa femme : allusion au graissage de l’essieu pour que la voiture roule mieux (Argot des souteneurs).

Rossignol, 1901 : Celui qui, enjouant, arrange les cartes de façon à avoir tout le jeu pour lui, fait de la graisse ; c’est un graisseur. On dit aussi faire du suif. Quand on dit à quelqu’un : J’te vas graisser, c’est lui dire : Je vais te flanquer des coups.

Graisser la marmite

Larchey, 1865 : Payer sa bienvenue.

À mon régiment, M’fallut graisser la marmite, Et j’n’ai plus d’argent.

Vachelot, Chansons, 1855.

Rigaud, 1881 : Payer sa bienvenue, — dans le jargon des troupiers. — Battre sa maîtresse, — dans le jargon des souteneurs.

France, 1907 : Payer sa bienvenue.

Graisser la patte

Larchey, 1865 : Remettre une somme de la main à la main, corrompre.

Delvau, 1866 : v. a. Acheter la discrétion de quelqu’un, principalement des inférieurs, employés, concierges ou valets. On dit aussi graisser le marteau, — mais plus spécialement en parlant des concierges.

France, 1907 : Donner de l’argent à quelqu’un pour le gagner, le mettre dans ses intérêts. Cette expression remonte au moyen âge : on la trouve dans un fabliau du XIIIe siècle, mais elle doit dater de beaucoup plus haut, de l’époque où le clergé s arrogea le droit de percevoir la dîme sur le produit de la vente des chairs de porc. Afin de rendre les agents du clergé moins rigides, les marchands de cochons leur mettaient dans la main un morceau de lard qui, naturellement, la leur graissait. Mais le lard étant pièce à conviction compromettante, on le remplaça par de l’argent. C’était pour percevoir plus facilement cette redevance que la foire aux jambons se tint longtemps sur le parvis Notre-Dame.

Au diable même il faut graisser la patte.

(Béranger)

« – Au galop, cocher ! » Et celui-ci dont la patte avait été préalablement graissée, fouetta. Vingt-cinq minutes plus tard, ayant débarqué dans un lit inaccessible aux bêtes de proies ailées ou non, ils y roucoulaient, ces deux pigeons, à l’abri des loups et des renards, des milans et des buses de la race humaine.

(Léon Cladel, Tragi-comédies)

Le directeur de la colonie était alors un raté de la politique, qui, jadis au quartier Latin, avait bu d’innombrables bocks avec deux ou trois futurs ministres. Ils l’avaient plus tard placé là, comme dans une sinécure. Ce fruit sec était un peu fripon. Il se laissa graisser la patte par les soumissionnaires des travaux exécutés à la colonie, et aussi par les fournisseurs. Les enfants mangèrent de la carne, ce dont personne ne se soucia ; mais l’État fut par trop volé et finit par s’en émouvoir.

(François Coppée, Le Coupable)

L’expression graisser le marteau est plus récente. C’est donner de l’argent an portier d’une maison pour s’en faciliter l’entrée.
Racine, dans les Plaideurs, fait dire à Petit-Jean :

Ma foi ! j’étais un franc portier de comédie :
On avait beau heurter et m’ôter son chapeau,
On n’entrait point chez nous sans graisser le marteau,
Point d’argent, point de Suisse ; et ma porte était close.

Graisser le train

Rigaud, 1881 : Battre, donner des coups de pied au derrière. Mot à mot : graisser le train de derrière, — dans le jargon des voyous.

Graisser le train de derrière

France, 1907 : Donner un coup de pied dans le bas du dos.

Graisser le vagin (se)

Delvau, 1864 : Se faire baiser, s’oindre le con de sperme.

C’était ma femme au retour d’un voyage,
Et qui devait n’arriver que demain ;
Elle venait consoler mon veuvage,
Et pour cela se graissait le vagin.

Anonyme.

Graisser les bottes

Delvau, 1866 : v. a. Donner des coups à quelqu’un, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi : Faire des compliments à quelqu’un, le combler d’aise en nattant sa vanité.

Virmaître, 1894 : Mourir. L. L. Graisser les bottes : l’extrême-onction. Mot à mot : graisser les bottes pour le voyage lointain (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Se préparer au départ, allusion à la coutume de graisser les bottes pour en rendre le cuir plus souple, ce que nos pères ne manquaient jamais de faire avant de se mettre en route. Se dit aussi pour donner l’extrême-onction, le prêtre oignant d’un peu d’huile les pieds du moribond.

Un prêtre qui psalmodie quelques phrases banales, la prière commune, qui vous graisse les bottes ; un infirmier qui attend dans un coin que l’homme ait fini pour l’enlever aussitôt, car la place est promise. Un autre râle sur un brancard à la porte.

(Ch. Virmaître, Paris oublié)

Quand la mort viendra graisser nos bottes pour le dernier voyage.

(Noëls bourguignons)

France, 1907 : Flatter bassement.

Graisser les roues

Rigaud, 1881 : Boire, — dans le jargon du peuple. Quand on graisse les roues, ça accélère le mouvement… des ivrognes.

France, 1907 : Boire ; se dit de quelqu’un qui boit avant de se mettre en route.

Graisser sa punaise

Delvau, 1864 : Baiser sa maîtresse.

Je lui en veux : il a graissé ma punaise.

A. Pothey.

Graisser ses bottes

Larchey, 1865 : Se préparer au départ, et au figuré : Être près de mourir.

Delvau, 1866 : v. a. Recevoir l’Extrême-Onction, être en état de faire le grand voyage d’où l’on ne revient jamais.

Rigaud, 1881 : Être à l’article de la mort. Mot à mot : graisser ses bottes pour accomplir le grand voyage.

La Rue, 1894 : Mourir.

Graisset

France, 1907 : Rainette verte.

Grécer, graisser

Rigaud, 1881 : Tricher. Être grécé, être volé au jeu.

Perdre son temps et sa lessive (à dégraisser un vilain c’est)

France, 1907 : On a tort de se donner du mal pour essayer d’éduquer un sot ou un rustre ; non seulement on sème sur le sable, mais on ne récolte que désagréments.

Mais ma candeur est excessive ;
Je perds mon temps et ma lessive
Avec toi, Rommel. Dors en paix.
Je perds également des rimes
Excellentes, et pour des frimes :
Chante à l’âne, il te fait des pets.

(Raoul Ponchon)

Péter de graisse

Rigaud, 1881 : Être très gras. Et la variante : Péter dans sa peau.

Rangraisser, rengracier

Halbert, 1849 : Se taire, renoncer.

Travailler, tripoter, graisser le carton

Larchey, 1865 : Jouer aux cartes. — Maquiller le carton : Faire sauter la coupe.

Voler à la graisse

Larchey, 1865 : Se faire prêter sur des lingots d’or et sur des diamants qui ne sont que du cuivre et du strass. (Vidocq).


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique