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Affaire filée

M.D., 1844 : Coup prémédité depuis longtemps.

Affilé

d’Hautel, 1808 : Elle a le bec bien affilé. Manière de dire qu’une femme est caqueteuse et babillarde, quelle aime beaucoup à jaser. Le peuple de Paris dit Elle a le bec bien effilé.

Affiler le bandage

Delvau, 1864 : Bander, — arrigere.

Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.

(Moyen de parvenir.)

Air (se donner de l’air, se pousser de l’air, jouer la fille de l’air)

La Rue, 1894 : Partir, se sauver.

Air (se donner, se pousser de l’, jouer la fille de l’)

Larchey, 1865 : Fuir. — Les deux premiers termes font image ; le troisième a été enfanté par la vogue de La Fille de l’Air, une ancienne pièce du Boulevard du Temple.

La particulière voulait se donner de l’air.

Vidal, 1833.

Dépêchez-vous et jouez-moi la Fille de l’air avec accompagnement de guibolles.

Montépin.

Allons, môme, pousse-toi de l’air.

Id.

Vivre de l’air du temps : Être sans moyens d’existence. Terme ironique.

Tous deux vivaient de l’air du temps.

(Balzac)

Être à plusieurs airs : Être hypocrite, jouer plusieurs rôles à la fois.

Aller au refil

Virmaître, 1894 : Dénoncer un complice (Argot des voleurs). V. Mouton N.

Rossignol, 1901 : Rendre, donner.

Il faut aller au refil de ce que tu me dois.

Il y a aussi une autre façon d’aller au refil, c’est lorsqu’un ivrogne ne peut garder le liquide qu’il a dans l’estomac ; alors il va au refil.

Hayard, 1907 : Dénoncer.

Aller voir défiler les dragons

Delvau, 1866 : Dîner par cœur, c’est-à-dire ne pas dîner du tout, — dans l’argot du peuple, qui se rappelle le temps où, ne pouvant repaître son ventre, il allait repaître ses yeux, sous la République, des hussards de la guillotine, et sous l’Empire des dragons de l’Impératrice. Qui admire, dîne !

Virmaître, 1894 : Ne pas manger. Être de la revue signifie la même chose (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Se passer de manger.

France, 1907 : Se passer de dîner ; expression qui vient sans doute de l’habitude qu’on les pauvres gens qui n’ont pas de quoi dîner d’errer par les rues et d’assister au défilé des soldats, aux parades militaires qui avaient lieu précisément à l’heure où l’on dîne.
Les Anglais disent : To dine with Duke Humphrey, dîner avec le duc Humphrey, à cause de l’aventure arrivée à un gentleman qui, ayant été visiter avec plusieurs de ses amis le tombeau du duc Humphrey de Glocester, y fut enfermé par plaisanterie ou par mégarde et y resta pendant que le reste de la compagnie dînait dans une hôtellerie voisine. Quand on lui ouvrit le caveau, on dit qu’il avait dîné avec le duc Humphrey et le proverbe resta.

Apprivoiser une fille

Delvau, 1864 : La dépuceler, — ce qui la rend naturellement moins sauvage.

Malgré les grands parents, malgré les fortes grilles,
Mon cher, je connais l’art d’apprivoiser les filles.

Léon Sermet.

Artilleur (fille d’)

Merlin, 1888 : Fille à puissante poitrine. Pourquoi fille d’artilleur ? Parce que son père lui a glissé deux boulets dans le corset.

Avoir du fil à retordre

Rossignol, 1901 : Pour mener à bonne fin une affaire difficile, il y a du fil à retordre.

D’une mauvaise femme, pour en faire une bonne, il y a du fil à retordre.

Avoir le fil

Virmaître, 1894 : Un couteau qui coupe bien a le fil. Un individu malin, rusé, possède le fil.
— Y a pas moyen de lui mettre à ce gonce là, il a le fil.
Avoir le fil,
être au courant de toutes choses et être constamment en éveil (Argot du peuple). N.

Avoir pas inventé le fil à couper le beurre (n’)

Delvau, 1866 : Être simple d’esprit, et même niais. On dit aussi N’avoir pas inventé la poudre.

Avoir un fil à la patte

Rossignol, 1901 : Être tenu par sa femme ou par un emploi ; ne pas être libre de ses actions est avoir un fil à la patte.

Bailler une cotte rouge à une fille

France, 1907 : Lui prendre sa virginité. Cette expression, qui date du XVIe siècle, s’est conservée dans quelques provinces. Bailler une cotte verte, c’était jeter une fille sur l’herbe.

Jaques au lieu de bailler la cotte verte à s’amie, luy bailla la cotte rouge.

(Heptaméron)

Dans le patois d’Auvergne, on dit d’une fille séduite : O toumbat un fer. La paysanne dépucelée, honteuse et croyant que tous l’observent, a en effet l’allure fausse d’un cheval qui a perdu un fer.

Beau fils

France, 1907 : Jeune beau.

Bonbonnière à filous

Delvau, 1866 : s. f. Omnibus, — dans l’argot des voyous, qui savent mieux que personne avec quelle facilité on peut barboter dans ces voitures publiques.

Rigaud, 1881 : Omnibus. (Colombey.)

Virmaître, 1894 : Omnibus. Les voyageurs sont serrés, le vol à la tire est facile ; il y a des voleurs qui n’ont que la spécialité de voler les morlingues en bonbonnière (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Omnibus. (Charles Virmaître.)

Brème (fille en)

France, 1907 : Fille soumise.

Capital d’une fille

France, 1907 : « Mot qu’Alexandre Dumas fils a employé pour désigner la virginité de la jeune fille, avec la manière de s’en servir et de s’en faire cent mille livres de rentes. Hélas ! qu’il y a de malheureuses qui se le laissent déflorer. »

(Dr Michel Villemont)

Tu possèdes, mignonne, un gentil capital ;
Ne prends pas un caissier pour gérer ta fortune :
Il palperait tes fonds, et, commis déloyal,
Pourrait bien, comme on dit, faire un trou dans la lune.

Carotte filandreuse

Virmaître, 1894 : Carotte tirée de longueur, mais peu claire comme explications. Allusion à une vieille carotte pleine de filaments, qui ne se digère pas facilement.
— Ça ne prend pas, la carotte est filandreuse (Argot du peuple). N.

Carroubleur refilé

Halbert, 1849 : Voleur à fausse clef.

Coteret ou cotret de bordel ou de filles

France, 1907 : Petit fagot avec lequel Les filles qui reçoivent un client chauffent leur chambre.

Coton (filer un mauvais)

Larchey, 1865 : Se mal porter. Rappel mythologique du fil de la Parque.

Il file un mauvais coton.

E. Jourdain.

Coup de filet

France, 1907 : Tactique policière par laquelle on s’empare de malfaiteurs où de prostituées, rassemblés au mème endroit.

— Dans la clientèle hétérogène de ces marchands de vin, reprit le préfet, il doit se trouver des bandits, et je m’explique la tolérance laissée par mes prédécesseurs à des cabaretiers chez lesquels ou peut toujours opérer un fructueux coup de filet !

(G. Macé, Un Joli monde)

Coupe-file

Fustier, 1889 : Carte délivrée par la Préfecture de police aux membres du corps diplomatique, aux ministres, aux personnages de distinction et qui sert à couper les files de voitures, à circuler ou à stationner dans des endroits où le public ne peut ni circuler, ni stationner.

Tu ne verras pas, conduisant
Leur bois peint, tout frais reluisant,
Un groom en croupe,
Avec un coupe-file, au Bois,
Des gens qui faisaient autrefois
Filer la coupe !

Clairon, 1882.)

France, 1907 : Carte délivrée à un fonctionnaire ou à un agent de police, qui lui permet de passer par les endroits interdits à la foule.

— Les journalistes, disait Deibler, pour gagner la place de la Roquette, ont besoin de coupe-files. Moi, je m’en passe. N’ai-je point mon coupe-fioles ?

D’une fille deux gendres

France, 1907 : Tirer avantage de plusieurs endroits à la fois, au moyen d’une seule promesse, comme ces parents peu scrupuleux qui, ayant une fille à marier, entretiennent les espérances de plusieurs amoureux afin d’en tirer parti. Cette expression était fort usitée au siècle dernier, à propos des auteurs ou des artistes qui dédiaient leurs œuvres à la fois à plusieurs grands personnages dont ils attendaient protection. On dit dans le même sens : faire d’une pierre deux coups.

Damer une fille

Delvau, 1866 : v. a. La séduire, — ce qui, du rang de demoiselle, la fait passer à celui de dame, de petite dame.

De fil en aiguille

France, 1907 : Passer d’un propos a l’autre.

Débaucher une fille

Delvau, 1864 : Lui prendre son pucelage et lui donner le goût de la pine — qu’elle ne perdra plus désormais qu’en perdant le goût du pain.

Défiler

d’Hautel, 1808 : Défiler son chapelet. Dégoiser tout l’on sait ; dire tout ce que l’on a sur le cœur ; faire des plaintes que l’on retenoit intérieurement depuis long-temps.

Défiler la parade

Delvau, 1866 : v. n. Mourir, — dans l’argot des troupiers, qui blessés en pleine poitrine par un éclat d’obus, trouvent encore le temps de faire le salut militaire à leur chef comme pour lui dire : Ave, Cæsar, morituri te salutant.

Rigaud, 1881 : Mourir, — dans le jargon des troupiers.

Virmaître, 1894 : Se dit à quelqu’un que l’on chasse.
— Allons, défilez la parade, et plus vite que ça (Argot du peuple).

France, 1907 : Mourir ; argot militaire. On défile la parade quand la revue est terminée. Se dit aussi de quelqu’un que l’on chasse.

Défiler son chapelet

Virmaître, 1894 : Quand deux commères se disputent, c’est un déluge de paroles et d’épithètes interminable.
— As-tu vu comme je lui ai défilé mon chapelet ?
Allusion au chapelet qu’une dévote fait tourner toute sa vie dans ses mains sans en trouver la fin (Argot du peuple). N.

Déflorer une fille

Delvau, 1864 : Lui enlever son pucelage, — une rose diablement épineuse.

Si fut-il admiré pour masle très-puissant
D’en avoir une nuit défloré demi-cent.

J. De Schélandre.

Démorfillage

Rigaud, 1881 : Action de démarquer une carte, c’est-à-dire enlever les signes, traits d’ongles, points de repère que les grecs font aux cartes qu’ils veulent reconnaître.

Je vas leur z’y en coller du démorfillage.

(A. de Caston, Les Tricheurs.)

France, 1907 : Action de faire disparaître le marquage d’une carte.

Démorfiller

Rigaud, 1881 : Démarquer une carte, — dans le jargon des grecs.

France, 1907 : Enlever la trace indicatrice d’une carte morfillée ; argot des grecs.

Dépuceler une fille

Delvau, 1864 : La débarrasser, à coups de pine, du fardeau de sa virginité ; briser la cloison de l’hymen pour entrer dans son divin retrait, — où déjà, peut-être, est entré l’indiscret médium.

Il trouve son écolière sur le lit, qui l’attendait, dont il jouit à son souhait, et la dépucelle.

Mililot.

Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi.

Brantôme.

Çà donc, mon cœur et ma rebelle,
Çà mon âme, çà mes amours,
Qu’à ce coup je vous dépucelle.

(Cabinet Satyrique.)

La nouvelle mariée fit pourtant si bien qu’elle dépucela son mari.

Tallemant des Réaux.

Diable bat sa femme et marie sa fille (le)

Delvau, 1866 : Il pleut et fait soleil tout à la fois, — même argot [du peuple].

France, 1907 : Il pleut et fait du soleil.

Donner du fil à retordre

Delvau, 1866 : Embarrasser quelqu’un, lui rendre une affaire épineuse, une question difficile à résoudre.

France, 1907 : Embarrasser quelqu’un, l’occuper d’une façon fastidieuse et désagréable.

— Tel que vous me voyez, j’étais noté dangereux, anarchiste, révolutionnaire. Et le colonel, en bonapartiste fini, n’a pas été fâché que je lui aie montré si j’étais bossu. Il disait à l’adjudant-major : « Ce sacré bougre de la quatrième du trois, il fait bien de se tirer les guêtres ; par le temps qui court, il nous donnerait du fil à retordre. » Oh ! oui, je leur en aurais donné !

(Hector France, Marie Queue-de-Vache)

Dragons (aller voir défiler les)

Rigaud, 1881 : Jeûner forcément. À l’heure du déjeuner, les ouvriers qui n’ont ni argent ni crédit chez le marchand de vin disent :

Nous allons les voir défiler.

Effiler

France, 1907 : Filouter.

Embarras (mettre une fille dans l’)

France, 1907 : Faire un enfant à une fille ; argot populaire.

— Le roi David, qui était saint et avait plus de soixante ans, ne devint-il pas amoureux de la petite Abisag de Sunam, qui n’en avait que douze… Dame ! c’est écrit dans l’Ancien Testament, le livre du bon Dieu… On y voit aussi que le patriarche Abraham, à l’âge de cent ans, mit dans l’embarras sa pauvre servante Agar, qui n’en avait pas seize ! Ah ! les gueux d’hommes ! Ils ne valaient pas mieux autrefois qu’aujourd’hui.

(Hector France, Marie Queue-de-Vache)

Enfant (filer l’)

La Rue, 1894 : Introduire la pince monseigneur sous la porte.

Enfilade

Larchey, 1865 : Série de pertes.

Ils croient que la veine est revenue, mais ils ont une enfilade désespérante.

Paillet.

Enfilage

Rigaud, 1881 : Pertes successives au jeu. — Celui qui court après son argent risque l’enfilage.

Rigaud, 1881 : Arrestation en flagrant délit. — Avoir écopé à l’enfilage. Enfilé, pris en flagrant délit de vol. Enfilé par les roublards au moment de dégraisser une bobine en jonc. Se faire enfiler, être arrêté. Pas d’chance, v’là trois fois c’tte année que je m’fais enfiler.

La Rue, 1894 : Arrestation en flagrant délit.

France, 1907 : Arrestation d’un individu pris sur le fait ; argot des voleurs.

Enfiler

d’Hautel, 1808 : Il s’est laissé enfiler dans cette entreprise. Pour, il s’y est laissé entraîner ; il en a été la dupe.
Ce n’est pas pour enfiler des perles que je suis venu ici. C’est-à-dire, ce n’est pas sans sujet ; ce n’est pas en vain, etc.
On dit aussi des choses qui offrent des difficultés dans leur exécution, Cela ne s’enfile pas comme des perles.
S’enfiler.
Terme de jeu. Se laisser aller à jouer gros jeu, à perdre tout son argent.

Fustier, 1889 : Se faire enfiler, se faire arrêter.

France, 1907 : Manger.

France, 1907 : Avoir des rapports sexuels avec une femme.

Un maître qui envoie son domestique en course lui indique l’itinéraire à suivre.
— Arrivé là, vous voyez devant vous trois rues par où sortent de jeunes ouvrières. Vous enfilez la première…
— (Ahuri.) Oh ! monsieur, comme ça… tout de suite ?…

(Le Diable Joyeux)

Enfiler (s’)

Delvau, 1866 : v. réfl. S’endetter, — dans l’argot des faubouriens. Signifie aussi : Se bisser entraîner à jouer gros jeu.

Rigaud, 1881 : Perdre successivement plusieurs coups de cartes. — S’être enfilé, avoir beaucoup perdu dans une partie, dans une soirée.

Ce qui ne l’avait pas empêché quelques minutes auparavant, de jouer contre Servet, et de se faire enfiler.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

La Rue, 1894 : Perdre beaucoup au jeu en peu de temps. S’endetter. S’enfiler des briques, jeûner.

Hayard, 1907 : Boire.

France, 1907 : Avoir des dettes. Perdre au jeu, dans l’argot des grecs.

Enfiler (se faire)

France, 1907 : Se faire prendre dans l’acte de voler.

France, 1907 : Se dit d’une femme ou d’une fille qui a des rapports sexuels avec un homme.

La petite Agnès s’est fait enfiler par le gros vicaire.

Enfiler de la vinasse

France, 1907 : Boire du vin.

En vieillissant a gobait l’vin,
Et quand j’la croyais au turbin,
L’soir a s’enfilait d’la vinasse.

(A. Bruant)

Enfiler des briques

France, 1907 : Jeûner.

Enfiler des briques (s’)

Rigaud, 1881 : Jeûner, contraint et forcé, — dans le jargon du peuple.

Enfiler des perles

Rigaud, 1881 : Travailler avec nonchalance.

France, 1907 : Travailler avec lenteur et sans goût. Faire une besogne inutile ou de peu de valeur.

Ce n’est pour enfiler des perles,
Ce n’est pas pour chasser aux merles
Qu’on vit ce martial arroy.

(Scarron)

Enfiler une femme

Delvau, 1864 : Comme une perle, avec un bout de pine au lieu d’un bout de fil.

Voudrais-tu m’enfiler, mon petit homme ?

Henry Monnier.

Si vous ne voulez pas vous laisser enfiler,
Par mon chien aussitôt je vous fais enculer.

L. Protat.

Leste et gai, j’enfile, j’enfile, j’enfile.

Béranger.

C’est votre bonne fille
Qu’un infâme paillard honteusement enfile.

Trotterel.

Je ne m’étonne plus s’il l’a si bien enfilée puisqu’elle est la perle des filles.

(La Comédie des Proverbes.)

Votre beauté sans seconde
Vous fait de tous appeler
La perle unique au monde ;
Il faut donc vous enfiler.

Collé.

Enfileur

Rigaud, 1881 : Joueur qui profite de sa veine pour pousser son adversaire à jouer contre lui, pour l’enfiler.

Entrefilet

Delvau, 1866 : s. m. Petit article placé dans le corps du journal, entre deux autres.

France, 1907 : Article de quelques lignes placé dans le corps du journal ; argot des journalistes.

Estafilade

d’Hautel, 1808 : Il a reçu une bonne estafilade. Pour, il a été blessé grièvement.

Estafilader

d’Hautel, 1808 : Donner des coups du tranchant d’un sabre ; blesser, emporter la pièce.

Estafiler la frimousse

France, 1907 : Donner un coup de sabre sur la figure ; argot militaire.

Étouffé dans la filasse

France, 1907 : Pendu.

Ton père a été étouffé dans la filasse ; il est mort en l’air avec un bonnet de nuit de cheval au cou, en faisant une grimace devant le Pont-Rouge.

(Vadé)

Exercer une fille

Delvau, 1864 : La baiser, pour lui apprendre le métier de fouteuse.

Faire enfiler (se)

France, 1907 : Être arrêté ; se soumettre à l’acte vénérien.

Faire le filage

France, 1907 : Substituer une carte à une autre.

Faire le garçon, faire la fille (pour)

Rigaud, 1881 : Avoir de l’argent mignon pour s’amuser.

Faire un sort à une fille

France, 1907 : La mettre dans ses meubles.

Avec celui-là, il n’est nullement question de mariage ; mais il promet à Mariette de lui faire un sort, elle cède aux vœux du philanthrope de Paris ; et elle s’aperçoit bientôt que ce que les philanthropes appellent un sort, consiste en une chambre à un troisième étage de la rue Tique-tonne, une commode, un lit, un canapé fané, et quatre lithographies colorées représentant l’Europe, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique.

(Taxile Delord, La Femme sans nom)

Faire une tête dans la filasse

Halbert, 1849 : Aller se coucher.

Faufiler

d’Hautel, 1808 : Se faufiler dans une compagnie ; dans un entretien ; dans une affaire. S’y glisser finement ; s’y introduire par subtilité, et sans y être appelé ; parvenir dans un emploi, à force de soumissions et de bassesses.

Femme qui ennui file — porte chemise vile

France, 1907 : L’ennui est la conséquence de l’oisiveté et l’oisiveté entraîne fatalement au vice. Une femme qui s’ennuie est une femme désœuvrée, et dans son désœuvrement elle cherche, soit en pensée, soit en action, des amusements illicites qui la salissent au physique comme au moral.

Feux de file (ne pas s’embêter dans les)

Larchey, 1865 : Être indépendant. — Mot à mot : faire feu à volonté.

Pour lors ! not’colonel, qui ne s’embête pas dans les feux de file…

Ancien Figno, 1827.

Feux de file (ne pas s’embrouiller dans les)

Rigaud, 1881 : Conserver son sang-froid.

Fil

d’Hautel, 1808 : Avoir le fil. Être fin, adroit et audacieux ; enjôler, duper le mieux du monde.
Il faut prendre ses précautions avec cet homme ; il a un bon fil, un fameux fil, un vieux fil. Se dit d’un homme rusé, d’un fin matois, d’un entremetteur, qui ne se retire jamais d’une affaire les mains nettes.
Des malices cousues de fil blanc. Pièges maladroits, tours mal combinés, attrapes grossières.
De fil en aiguille. Pour, d’un propos à l’autre.
Donner du fil à retordre. Tourmenter, donner de la peine à quelqu’un, le contrecarrer dans ses projets.

Delvau, 1866 : s. m. Adresse, habileté, — dans l’argot du peuple, qui assimile l’homme à un couteau et l’estime en proportion de son acuité. Avoir le fil. Savoir comment s’y prendre pour conduire une affaire. Connaître le fil. Connaître le truc. On dit aussi d’une personne médisante ou d’un beau parleur : C’est une langue qui a le fil.

Rigaud, 1881 : Au théâtre, toutes les cordes ont reçu le nom de fils. — Descendre un fil, descendre une corde qui supporte les amours dans les féeries.

La Rue, 1894 : Cheveu. Fil bis. Cheveu blanc.

France, 1907 : Cordon de concierge.

— Nous avons nos moyens à nous, dit en ricanant Peau-de-Zébi, nous pouvons venir chez les amis sans déranger personne… pas besoin d’éveiller le lourdier pour lui demander le fil…

(Edmond Lepelletier)

France, 1907 : Cheveu. « Le roquentin avait même plus de fil sur la bobine. »

France, 1907 : Adresse. N’avoir pas inventé le fil à couper le beurre, manquer d’intelligence, d’initiative.

Fil (avoir le)

Larchey, 1865 : Être rompu à tel ou tel exercice. — Allusion au fil qui donne à une arme ou à un outil le dernier degré de perfection.

Voyez comm’elle avait le fil Pour tramer la guerre civile.

Chansons, 1830.

Quand le jean-jean est passé de l’école du soldat à l’école de peloton, il possède ce qu’on appelle le fil.

M. Saint-Hilaire.

Une langue qui a le fil est une langue médisante, acérée comme une lame fraîchement émoulue.

Rigaud, 1881 : Être adroit, finaud, rusé, — dans le jargon des voyous ; allusion au fil d’un couteau, d’un rasoir.

Je suis nabot, mais j’ai le fil.

(P. Mahalin, Les Monstres de Paris.)

La Rue, 1894 : Être adroit, rusé.

Fil (prendre un)

Rigaud, 1881 : Prendre un verre d’eau-de-vie. Mot à mot : un verre de fil-en-quatre.

Fil à couper le beurre (n’avoir pas inventé le)

Rigaud, 1881 : Être naïf, être niais. Les amis d’une douce plaisanterie disent également : N’avoir pas découvert la mine de pains à cacheter.

Fil à la patte (avoir un)

France, 1907 : Être gêné, entravé. « J’ai une maîtresse crampon qui est un rude fil à la patte. »

Fil à la patte (en avoir un)

Virmaître, 1894 : Être gêné par quelqu’un. Être entravé dans ses affaires, n’avoir pas ses coudées franches. Une femme crampon est un rude fil à la patte (Argot du peuple).

Fil à retordre (avoir du)

Virmaître, 1894 : Peiner pour réussir une affaire. Essayer de convenir un incrédule.
— Pas moyen de venir à bout de cette mauvaise tête d’Alfred. En voilà un enfant qui m’a donné du fil à retordre (Argot du peuple).

France, 1907 : Avoir du mal, de la peine, des efforts à faire.

Fil dans la trousse

Rossignol, 1901 : Être poilu.


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