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Banc (envoyer au)

Rigaud, 1881 : Congédier, renvoyer. (V. Envoyer au blanc.)

Blanc (envoyer au)

Rigaud, 1881 : Envoyer promener, — dans le jargon des voyous ; par altération pour « envoyer au banc », c’est-à-dire envoyer s’asseoir. Adressée à une femme, l’expression prend le sens de « envoyer raccrocher », et fait partie du vocabulaire des souteneurs. L’étymologie est la même que dans mangeur de blanc.

Calendes grecques (renvoyer aux)

France, 1907 : On se servait du mot calendes pour désigner le premier jour du mois, dans la chronologie romaine, et on les comptait dans un ordre rétrograde. Par exemple, la veille des calendes d’octobre, c’est-à-dire le 30 septembre s’appelait le second jour des calendes ; le 29, le troisième et ainsi de suite jusqu’au 13 ou au 15, suivant le mois, et qu’on appelait ides. Cette bizarre coutume est encore employée dans la chancellerie romaine. Les Grecs, qui ne se servaient pas de cette façon de compter, n’avaient par conséquent pas de calendes, et renvoyer quelqu’un aux calendes grecques, c’était l’ajourner à un temps qui ne devait jamais arriver, comme l’on renvoie encore à la semaine des quatre jeudis, ou, disent les gens du peuple : à mardi s’il fait chaud, ou quand il fera chaud, ou encore quand les poules auront des dents.

Chier (envoyer)

Rigaud, 1881 : Envoyer au diable.

France, 1907 : Éconduire. Faire chier, obséder, importuner. Chier de petites crottes, vivre chichement. Ne pas chier de grosses crottes, même signification. Chier des carottes, des cordes, être constipé ; chier des châsses, pleurer ; chier dur, travailler ferme ; chier dans la main, manquer de parole, prendre trop de liberté ; chier du poivre, manquer au rendez-vous, s’esquiver au moment où l’on a besoin de vous ; chier sur la besogne, renoncer au travail : chier sur quelqu’un, sur quelque chose, sur l’œil, se moquer, mépriser, abandonner.

Faites du bien à un vilain, il vous chie dans la main.

(Vieux proverbe)

Chier dans la vanette, être sans façons ; chier dans le cassetin aux apostrophes, renoncer au métier d’imprimeur ; chier dans les bottes ou dans le panier de quelqu’un (on dit aussi dans le même sens : chier dans la malle), lui déplaire, lui jouer de mauvais tours. Gueuleton à chier partout, ripaille. Mine à chier dessus, figure antipathique.
Peut-être n’est-il pas inutile de donner ici l’étymolosie de ce verbe ordurier. Je l’ai trouvée tout au long dans un livre de « haulte graisse » : Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions, belles-lettres, etc., nouvellement élablie à Troyes en Champagne, et portant le millésime de MDCCLVI, et la donne telle quelle :

Robert et Henry Étienne, ainsi que tous les Hellenistes ont dérivé le mot chier du grec χέζω. Le Duchat le fait venir du flamand schyten. Tous ces sçavans sont dans l’erreur.
Chier vient du latin cadere. Dans son acception primitive, il ne signifioit autre chose que tomber, être assis…
Ce fut d’abord pour exprimer l’acte naturel d’une manière honnête et détournée, qu’on se servit du mot chier ; mais cette signification ayant rendu le terme ignoble dans son acception primitive, pour l’y réhabiliter on en changea la terminaison, et de chier l’on fit choir.
Voilà ce qui a trompé tous les sçavans. Car voyant à ces deux mots une terminaison et une signification différentes, ils ne se sont pas doutés qu’ils eussent la même origine ou plutôt que ce ne fut qu’un même mot.
À la fin du XVIe siècle, chier s’employait encore d’une manière honnête : « Pleurés donc et chiés bien des yeux, vous en pisserés moins », est-il dit dans le Moyen de parvenir : « Histoire du jeune homme fessé. »

Dinguer (envoyer)

Hayard, 1907 : Envoyer promener.

France, 1907 : Renvoyer quelqu’un, l’éconduire brutalement, le jeter par terre. « Je l’ai envoyé dinguer contre la muraille. »

— Un tas de sale monde qui se revengeait de n’avoir pas su lui lever les cottes. C’est pas faute d’avoir essayé, au moins, ah ! ben non :! Mais elle les avait envoyés dinguer tous, tous. Il n’y avait pas un homme du culot qui pouvait tant seulement se vanter qu’il avait vu la couleur de sa jarretière.

(Camille Lemonnier, Happe-chair)

Un docteur très distingué est appelé par Baudelot, sérieusement indisposé.
— Je crois, docteur, que j’ai la maladie à la mode.
— Parbleu ! la dengue ; c’est ridicule, tous mes malades ont la dengue, maintenant.
— Et… le remède… à la dengue ?
Le docteur, impatienté :
— L’envoyer dinguer… voilà tout !

(Rouge et Noir)

Duce (envoyer le)

Rossignol, 1901 : Signe. Le complice d’un escroc au jeu de cartes en voie le duce à son compère, pour lui dire la carte qu’il doit jouer.

Envoyer

d’Hautel, 1808 : Je l’ai envoyé paître, promener, au diable. Pour dire que l’on a congédié durement un importun, un fâcheux.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Injurier, se moquer, critiquer, — dans l’argot du peuple. C’est bien envoyé ! Se dit d’une repartie piquante ou d’une impertinence réussie.

Rigaud, 1881 : Pour envoyer le mot, la phrase à l’acteur. C’est le rôle du souffleur. Un souffleur qui envoie bien est précieux.

Rigaud, 1881 : Dire, répondre, lancer la réplique. C’est rien envoyé ! c’est bien répondu.

Rossignol, 1901 : Voir appuyer.

Envoyer à Chaillot

France, 1907 : Voir Chaillot.

Envoyer à l’as, à dame

Hayard, 1907 : Abattre, jeter quelqu’un à terre.

Envoyer à l’ours

Delvau, 1866 : v. a. Prier impoliment quelqu’un de se taire ou de s’en aller. Même argot [des faubouriens].

Envoyer à l’ours ou à l’oustaud

France, 1907 : Se débarrasser de quelqu’un ; littéralement, l’envoyer en prison.

Envoyer à la balançoire

Delvau, 1866 : v. a. Se débarrasser sans façon de quelqu’un ou de quelque chose. Argot des faubouriens.

France, 1907 : Se débarrasser brusquement d’une personne gênante.

Envoyer à la gouille

Virmaître, 1894 : Jeter quelque chose en l’air, au hasard. Jeter une poignée de sous à des enfants (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Dans un baptême, le parrain envoie à la gouille des dragées aux enfants.

Envoyer à Niort

France, 1907 : Refuser. Jeu de mot, Niort étant pour niais, c’est-à-dire : « Adressez-vous à un niais. »

Envoyer ad patres

France, 1907 : Faire mourir, tuer ; mot à mot, envoyer rejoindre ses pères.

En outre, on dit qu’il empoisonna son beau-frère pour hériter de son beau-père ; qu’il supprima le titulaire d’une chaire dont il était lui-même suppléant, enfin qu’il envoya ad patres un certain banquier dont les mauvaises affaires compromettaient sa fortune.

On dit aussi dans le même sens : envoyer en paradis.

Envoyer aux pelotes

Rossignol, 1901 : Envoyer promener quelqu’un qui vous ennuie est l’envoyer aux pelotes ; on dit aussi à la gouille.

Envoyer aux pelottes

Virmaître, 1894 : Envoyer promener quelqu’un. On dit aussi envoyer à la balançoire, ou va te baigner (Argot du peuple). V. Dinguer.

Envoyer chercher le parapluie de l’escouade

France, 1907 : Faire faire une course inutile à une personne naïve, se débarrasser d’un imbécile importun.

— Pristi, qu’c’est embêtant !… Ça tombe d’autant plus mal que Bistrouille a été désigné, au rapport de ce matin, pour porter le parapluie de l’escouade à la grande revue.

(Les Mésaventures de Bistrouille)

Envoyer des postillons

Larchey, 1865 : Crachotter sans le vouloir au nez d’un interlocuteur.

Envoyer dinguer

France, 1907 : Éconduire brutalement quelqu’un.

À ses gardiens, il dit encore : « Dommage qu’elle m’ait roulé ! Elle m’a fait suriner sa bonne femme ; puis, après, elle m’a envoyé dinguer ! Ça, c’est dégoûtant ! » Il n’ajoute pas : « Oh ! les femmes ! » mais on devine qu’il le pense ; et il est impossible d’appartenir au sexe faible sans lui savoir gré de cette réserve délicate.

(Séverine)

Envoyer dormir

La Rue, 1894 : Renverser à plat d’un coup de poing.

France, 1907 : Renverser quelqu’un d’un coup de poing.

Envoyer faire lan laire

Delvau, 1866 : v. a. Se débarrasser de quelqu’un, — dans l’argot des bourgeois, qui n’osent pas employer un plus gros mot. Ils disent aussi Envoyer promener.

Envoyer faire lanlaire ou paître

France, 1907 : Envoyer promener.

Envoyer paître

Delvau, 1866 : v. a. Prier brusquement quelqu’un de s’en aller ou de se taire.

Envoyer quatre hommes et un caporal à la viande

Rossignol, 1901 : (?)

Envoyer s’asseoir

France, 1907 : Même sens qu’envoyer promener. « C’est fini, nous n’avons plus besoin de vous… Allez vous asseoir. » Allusion à la phrase traditionnelle des magistrats qui viennent d’entendre la déposition d’un témoin.

On ne croit plus aux momeries
Que nous faisions pour les badauds ;
On se moque des singeries
Qui faisaient pâmer les lourdauds ;
Enfin, l’on ne croit plus au diable
Que nous prions matin et soir,
Et ce qui devint pitoyable,
Le bon Dieu nous envoie asseoir !

(Julien Fauque, Les Plaintes des Jésuites)

Envoyer son âme à dame

France, 1907 : L’envoyer par terre d’un coup de poing ; mot à mot, lui faire prendre la position d’un homme couché sur une dame.

Envoyer son enfant à la blanchisseuse

Delvau, 1864 : Au moment où l’homme va jouir, lui retirer prestement son engin du trou où il se délecte, et le forcer à répandre son sperme dans les draps.

Envoyer une lettre chargée au pape

Virmaître, 1894 : Allusion au papier employé qui est en effet chargé d’un singulier cachet (Argot du peuple). V. Déballer.

Flûter (envoyer)

Rigaud, 1881 : Envoyer promener.

Ah ! elle envoyait joliment flûter le monde.

(É. Zola.)

Gouille (envoyer à la)

Rigaud, 1881 : Envoyer promener.

Large (envoyer au)

France, 1907 : Envoyer promener.

Large (envoyer quelqu’un au)

Fustier, 1889 : L’envoyer promener.

Hier, je comptais presque sur lui… Ah ! bien ouiche ! il m’a envoyé au large.

(Vie Parisienne, 1882.)

Loustaud (envoyer à)

Rigaud, 1881 : Envoyer coucher, envoyer au diable ; mot à mot : envoyer à la maison. Loustaud vient du provençal l’oustal qui veut dire la maison. La véritable orthographe devrait être l’oustaud. On envoie à l’oustaud, comme on enverrait « à cette niche ! »

Mouches (envoyer des coups de pied aux)

Rigaud, 1881 : Mener une conduite déréglée, — dans le jargon des coulisses. C’est ce que le peuple appelle : Jeter son bonnet par-dessus les moulins.

Ouistiti (envoyer un)

France, 1907 : Rompre avec une maîtresse. Cette expression n’a été que passagère.

Lorsqu’une liaison commence à le fatiguer, il envoie un de ses ouistitis P. P. C. Une façon à lui de faire la grimace à ce qu’il n’aime plus… Au grand club on ne dit plus lâcher une maîtresse mais lui envoyer son ouistiti.

(Alphonse Daudet)

Ours (envoyer à l’)

Rigaud, 1881 : Renvoyer, envoyer au diable. Autrefois, lorsque quelqu’un importunait, on lui disait d’aller voir l’ours Martin, on l’envoyait très loin.

France, 1907 : Éconduire brutalement quelqu’un.

Pisser (envoyer)

Delvau, 1866 : Congédier brutalement un ennuyeux. On dit aussi Envoyer chier.

Pisser ou chier (envoyer)

Larchey, 1865 : Renvoyer au loin. — Ce terme injurieux ; remonte à une haute antiquité. — Au mot Pissare, Du Cange cite une lettre de rémission de 1465, où, entre autres injures et grandes parolles reprochées au délinquant, on rapporte qu’il envoya pisser son adversaire. V. Foirer.

Rebondir (envoyer)

France, 1907 : Congédier, envoyer promener : allusion à une balle élastique qu’on jette.

Renvoyer

d’Hautel, 1808 : On l’a renvoyé de Caïphe à Pilate. Se dit lorsque deux personnes s’entendent pour balloter quelqu’un qui sollicite auprès d’elles une grace, une faveur.
On l’a renvoyé chez son grand père. Se dit d’un importun qu’on a congédié brusquement.


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