d’Hautel, 1808 : Il est le dindon de la farce. Pour dire il est seul dupe dans cette affaire ; c’est lui qui en supporte tous les frais ; qui sert de risée et de bardot à la compagnie.
On dit aussi par raillerie d’un idiot qui garde le silence par stupidité, qu’Il est comme le dindon, qu’il ne dit rien et n’en pense pas plus.
Bête comme un dindon. Pour, rien de plus sot, de plus inepte.
Un grand dindon. Un grand imbécile homme simple, gauche, niais et borné.
On appelle vulgairement ce volatile un danseur ; un jésuite. Voyez Jésuite.
Larchey, 1865 : Niais, dupe. — V. Gogo.
J’ne veux pas être le dindon de vos attrapes.
Vadé, 1788.
Mari dindon : Mari trompé.
Il est le dindon de la farce ; il est seul dupe dans cette affaire.
d’Hautel, 1808.
Delvau, 1866 : s. m. Imbécile, dupe. Être le dindon de la farce. Être la victime choisie, payer pour les autres.
France, 1907 : Imbécile, dupe, niais. Être ou rester le dindon de la farce, être victime dans une affaire, payer les pots cassés par les autres.
Ça étant, dites-moi, du oui ou du non, si vous voulez rompre la paille avec moi, parce que je ne veux pas être le dindon de vos attrapes.
(Vadé)
D’où vient ce dicton ? C’est là ce qui est généralement ignoré. Eh bien ! voici un renseignement historique que nous croyons inconnu ou peu s’en faut. Dans les premières pièces de théâtre, à peu près régulières, qui vinrent après les mystères, les moralités et les soties, et que l’on appelait des farces, les rôles de dupes et de niais étaient désignés sous le nom de Pères Dindons, par allusion sans doute à cet oiseau de basse-cour, dont on a fait le symbole de la sottise. C’est de là qu’est venue celle expression proverbiale : Être le dindon de la farce.
(Jules Prével, Figaro)
Le féminin est dindonne.
Les femmes pâles des artistes,
Les dindonnes des gras bourgeois,
Les modèles et les modistes,
Les compagnes à tant par mois.
(Jacques Redelsperger, Nos Ingénues au salon)