Blouse
d’Hautel, 1808 : Se mettre dans la blouse. Se tromper dans une spéculation.
Mettre quelqu’un dans la blouse. Le faire dupe, l’attraper, le friponner.
On dit aussi d’une personne que l’on a incarcérée, qu’On l’a mis dans la blouse.
Delvau, 1864 : La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme — avec la queue.
Que je voudrais avoir aussitôt un écu,
Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse.
Comme on a mis de coups dedans votre belouse.
Trottbrel.
Blouse (la)
Delvau, 1866 : Le peuple, — dans l’argot dédaigneux des gandins.
Blouse blanche
Rigaud, 1881 : Faux ouvrier vêtu d’une blouse blanche et fortement soupçonné d’appartenir à la police On a reproché au dernier gouvernement impérial d’avoir, en 1870, favorisé la bruyante manifestation des blouses blanches en faveur de la guerre. On les a vues parcourir le boulevard aux cris de : « A Berlin ! à Berlin ! »
Blouser
d’Hautel, 1808 : Égarer, duper, tromper, friponner, quelqu’un.
Se blouser. S’abuser ; se tromper dans une spéculation.
La Rue, 1894 : Tromper.
France, 1907 : Tromper ; expression venue d’un terme de billard.
Blouser (se)
Delvau, 1866 : v. réfl. Faire un pas de clerc, une sottise ; se tromper, — dans l’argot du peuple, qui a voulu faire une allusion à la blouse du billard.
Blouses
France, 1907 : Les prolétaires, porteurs de blouse.
Mais ce n’est pas pour les blouses que je réclame un mont Aventin. Les blouses savent lutter, se défendre et montrer le poing. Le mont Aventin, il le faudrait aux ronds de cuir, aux serfs des ministères, de la paperasserie judiciaire et procédurière, aux crève-la-faim en redingote des bureaux de comptabilité, à tous ceux enfin qui se résignent à mourir lentement de leur travail.
(Ed. Deschaumes.)
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