AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


À la balade (chanteurs)

France, 1907 : Chanteurs ambulants.

Abalobé

France, 1907 : Argot du peuple. Étonné, stupéfait.

Abalourdir

Delvau, 1866 : v. a. Rendre balourd, niais, emprunté.

France, 1907 : Rendre balourd, gauche, niais.

Aimer pour peau de balle

Virmaître, 1894 : Aimer pour rien. Perdre son temps et sa jeunesse, amour qui ne rapporte pas (Argot des filles). N.

Arbalete

Halbert, 1849 : Croix.

Arbalète

d’Hautel, 1808 : Il est parti comme un trait d’arbalète. Pour dire que quelqu’un a disparu brusquement, et que sa sortie a été occasionnée par un mouvement d’humeur.
Il n’y a qu’un trait d’arbalète. Manière exagérée de dire qu’un lieu est très-peu éloigné d’un autre.

Delvau, 1864 : Le membre viril, probablement par jeu de mots, parce qu’on bande, — à moins qu’on ne dise bander que parce qu’on appelle la pine une arbalète destinée à blesser la femme au ventre.

Bandez votre arbalète, mon doux ami, et visez-moi dans le noir.

E. Durand.

Larchey, 1865 : Croix de cou, bijou de femme (Vidocq). — Allusion à la ressemblance d’une arbalète détendue avec une croix.

Delvau, 1866 : s. f. Croix de femme, dite à la Jeannette. Argot des voleurs. Arbalète d’antonne. Croix d’église. Ils disent aussi Arbalète de chique, arbalète de priante.

Rigaud, 1881 : Croix à la Jeannette, qui est devenue plus tard la fameuse croix de ma mère dont les dramaturges ont fait une consommation effrayante. (V. les œuvres complètes de M. Dennery.)

La Rue, 1894 : Croix de col.

France, 1907 : Croix de Jeannette, de priante.

Arbalète d’antonne

France, 1907 : Croix d’église ; argot des voleurs.

Arbalète de chique, d’antonne, de priante

Rigaud, 1881 : Croix d’église, — dans le jargon des voleurs.

Avoir rôti le balai

Delvau, 1864 : Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne, — par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.

C’est une fille qui a rôti le balai.

Lemercier.

Baiseuses, balots

La Rue, 1894 : Lèvres.

Bal

d’Hautel, 1808 : Donner le bal à quelqu’un. Pour dire le chapitrer, le gronder, lui faire danser les olivettes ; le châtier rudement.

Rigaud, 1881 : Prison. — Poteaux de bal, amis de prison. Bal est l’apocope de ballon qui a la même signification en argot.

Fustier, 1889 : Peloton de punition. Argot militaire.

La Rue, 1894 : Prison.

France, 1907 : Prison. Poteaux de bal, amis de prison. Aller au bal, aller au peloton de punition ; argot militaire. Mettre dans le bal, engager une dupe dans une partie pour la dépouiller. Donner le bal, donner des coups.

Bal (aller au)

Merlin, 1888 : Le peloton de punition est peut-être, entre toutes, la peine la plus redoutée du troupier. Cela n’a, en effet, rien d’agréable de manœuvrer deux ou trois heures, sans arrêt aucun, en ayant la figure en plein vent ou en plein soleil, ou bien encore le nez cloué au mur ! Quand un homme puni se rend à cet exercice si cordialement détesté, — dérision amère ! — il va au bal.

Bal (donner le)

Rigaud, 1881 : Donner une volée de coups.

Mme Angot : — Ouin, quand j’ t’aurons encore donné l’ bal.

(Le nouveau Vadé.)

La Rue, 1894 : Donner des coups (ils font danser).

Baladage ou balladage (chanter au)

France, 1907 : Chanteur ambulant.

Balade

Delvau, 1866 : s. f. Promenade, flânerie dans l’argot des voyous. Faire une balade ou Se payer une balade. Se promener.

Rigaud, 1881 : Promenade, flânerie.

Je m’aboule pour une balade.

(Huysmans, Les sœurs Vatard, 1879.)

Faire la balade, être en balade, se promener.

Boutmy, 1883 : s. f. « Promenade, flânerie », dit Alfred Delvau. C’est vrai ; mais, pour les typographes, la balade est quelque chose de plus ; c’est une promenade au bout de laquelle il y a un déjeuner, un dîner, ou tout au moins un rafraîchissement ; c’est aussi la promenade au hasard et sans but déterminé ; mais il arrive presque toujours que l’un des baladeurs a une idée lumineuse et entraîne ses camarades dans quelque guinguette renommée.

La Rue, 1894 : Promenade. Se balader.

Balade ou ballade

France, 1907 : Promenade ; argot populaire. Faire ou se payer une balade, se promener.

Va, mon vieux, pouss’ toi d’la ballade
En attendant l’jour d’aujourd’hui ;
Va donc, y a qu’quand on est malade
Qu’on a besoin d’pioncer la nuit.

(Aristide Bruant, Dans la rue)

Balader

un détenu, 1846 : Promener, flâner.

Delvau, 1866 : v. a. Choisir, chercher. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Choisir, chercher, — dans le jargon des voleurs.

Rossignol, 1901 : Promener.

Où vas-tu ? — Tu vois, je vais me balader.

Balader (se)

Larchey, 1865 : Flâner. — Diminutif du vieux mot baler : se divertir, se remuer. V. Roquefort.

Je suis venu me balader sur le trottoir où j’attends Millie.

Monselet.

Balader : Choisir, chercher (Vidocq). — Même racine. Le choix comporte toujours un déplacement. Baladeuse : Coureuse.

Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.

Nerval.

Delvau, 1866 : v. réfl. Marcher sans but ; flâner ; et, par extension s’en aller de quelque part, s’enfuir.

Boutmy, 1883 : v. pr. Flâner, se promener sans but déterminé.

Balader ou ballader (se)

France, 1907 : Flâner ; du vieux mot baler, se divertir.

Quand a’ s’balladait, sous l’ciel bleu,
Avec ces ch’veux couleur de feu,
On croyait voir eune auréole
À Batignolles.

(Aristide Bruant, Dans la rue)

S’emploie aussi comme verbe actif :

De son métier i’ faisait rien,
Dans l’jour i’ balladait son chien,
La nuit i’ rinçait la cuvette.

(Ibid.)

Balader, se balader

Rigaud, 1881 : Marcher, se promener. Ce mot avait, il y a quelques années, le sens de ne rien faire, se croiser les bras. Autrefois on appelait baladinages les danses du peuple.

Baladeur

un détenu, 1846 : Flâneur, rôdeur.

Delvau, 1866 : s. m. Flâneur.

Rigaud, 1881 : Flâneur. — Baladeuse, coureuse de plaisirs.

Boutmy, 1883 : adj. Qui aime à se balader, à faire une balade.

Baladeur, baladeuse

France, 1907 : Gens qui préfèrent la fainéantise et la promenade au travail.

Baladeuse

Delvau, 1864 : Fille de mauvaise vie, — par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.

Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.

Gérard De Nerval.

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme qui préfère l’oisiveté au travail et se faire suivre que se faire respecter.
Se dit aussi de la marchande des rues et de sa boutique roulante.

Rigaud, 1881 : Voiture de bimbelotier forain. (L. Larchey)

Balai

d’Hautel, 1808 : Faire le balai neuf. Cette façon de parler n’est guères usitée qu’en parlant d’un domestique qui en entrant dans une nouvelle condition, fait tous ses efforts, les premiers jours, pour contenter son maître.
On dit par menace à un subordonné contre lequel on est en colère, que s’Il ne se retire, on lui donnera du manche à balai sur les épaules.
Il a rôti le balai.
Locution équivoque pour faire entendre qu’un homme a passé sa jeunesse dans la dissipation et la débauche.
Rôtir le balai. Signifie aussi mener une vie obscure et indigente.

Larchey, 1865 : Gendarme (Vidocq). — On appelle de même raclette une ronde de police ; elle racle les gens que la gendarmerie balaie.

Delvau, 1866 : s. m. Agent de police, — dans l’argot des petits marchands ambulants.

Rigaud, 1881 : Gendarme, agent de police, — dans le jargon des camelots et des marchands ambulants.

Rigaud, 1881 : Dernier omnibus qui rentre au dépôt, — dans le jargon des conducteurs d’omnibus. Ils appellent l’avant-dernière voiture : le manche.

La Rue, 1894 : Gendarme.

France, 1907 : Agent de police. Ils balayent en effet la chaussée des petits marchands ambulants et des groupes qui gênent la circulation. Donner du balai, mettre quelqu’un à la porte. « Le général Boulanger était considéré comme le balai qui devait débarrasser la France de la bande des tripoteurs opportunistes. »

Balai de l’estomac

Rigaud, 1881 : Épinard.

France, 1907 : Les épinards, dans l’argot du peuple.

Balai de l’estomac (le)

Delvau, 1866 : Les épinards, — dans l’argot du peuple, qui connaît aussi bien que les médecins la vertu détersive de la Spinacia oleracea.

Balai neuf (faire)

Rigaud, 1881 : Être rempli de zèle ; bien faire son service ; contenter ses maîtres les premiers jours, — en parlant d’un nouveau domestique.

Balancé

Virmaître, 1894 : Être renvoyé de sa place.
— J’ai balancé ma femme elle était par trop rasante (Argot du peuple). N.

Balancé (être)

Hayard, 1907 : Renvoyé d’une place.

Balance de boucher

Delvau, 1864 : Fille publique, — parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.

Balancement

Delvau, 1866 : s. m. Renvoi, congé, — dans l’argot des employés.

France, 1907 : Renvoi ; argot des employés.

Balancer

Bras-de-Fer, 1829 : Remuer.

Clémens, 1840 : Jeter, refuser.

M.D., 1844 : Renvoyer.

M.D., 1844 : Jeter.

un détenu, 1846 : Chasser, renvoyer d’un emploi.

Larchey, 1865 : Jeter au loin. On sait que l’action de balancer imprime plus de force à une projection. V. Litrer. Balancer, envoyer à la balançoire : Congédier, renvoyer.

Elle m’a traité de mufle. — Alors il faut la balancer.

Monselet.

Je l’envoie à la balançoire.

Id.

On dit aussi exbalancer :

Je vais les payer et les exbalancer à la porte.

Vidal, 1833.

Balancer son chiffon rouge : Parler, remuer la langue. — Balancer sa canne : Devenir voleur. — C’est-à-dire jeter la canne de l’homme qui marche dans l’unique but de se promener. — Balancer ses halènes : Cesser de voler, jeter ses outils de voleur. — Balancer une lazagne : Adresser une lettre. — Balancer ses chasses : Regarder à droite et à gauche. Balancement :

Le conducteur appelle son renvoi de l’administration un balancement.

Hilpert.

Balançoire : mensonge, conte en l’air.

Non, monsieur ! je n’avais pas fait un accroc. — C’est une balançoire.

P. de Kock.

Delvau, 1866 : v. a. Donner congé à quelqu’un, renvoyer un employé, un domestique, — dans l’argot du peuple, qui ne se doute pas qu’il emploie là, et presque dans son sens originel, un des plus vieux mots de notre langue.
On dit aussi Envoyer à la balançoire.

Rigaud, 1881 : Jeter au loin, renvoyer, envoyer promener.

Quand votre femme vous ennuie… Toc ! on la balance.

(E. Grangé et Lambert-Thiboust. La Mariée du Mardi-Gras.)

Rossignol, 1901 : Voir balanstiquer.

France, 1907 : Balancer quelqu’un, le renvoyer, lui donner son congé. Se dit aussi pour se moquer de lui, le berner.

Mais surtout tu te garderas
De l’amour d’un étudiant.
Toujours d’avance tu exigeras
Qu’il fasse tinter son argent,
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps.

(Règles de la chasse aux hommes)

Balancer la tinette

Delvau, 1866 : Vider le baquet-latrine, — dans l’argot des troupiers.

Rigaud, 1881 : Vider le baquet aux excréments, — dans le jargon des troupiers. — Quitter un endroit, vider les lieux, jeu de mots facile à saisir.

Balancer le chiffon rouge

Rigaud, 1881 : Parler. Le chiffon rouge figure la langue. Allusion de couleur. Mot à mot : lancer la langue.

La Rue, 1894 : Parler.

Balancer le chinois (se)

Delvau, 1864 : Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.

Rigaud, 1881 : Se livrer à l’onanisme.

Balancer les châssis

Rigaud, 1881 : Regarder de tous les côtés, jeter les yeux à droite et à gauche, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Regarder vivement de tous les côtés, par ex. en faisant le guet.

France, 1907 : Faire le guet, avoir l’œil.

Balancer quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Le faire aller, se moquer de lui. Argot des faubouriens.

Balancer sa canne

Delvau, 1866 : v. a. De vagabond devenir voleur, — ce qui est une manière comme une autre de franchir le Rubicon qui sépare l’honneur du vice.
Signifie aussi Rompre son ban, s’évader.

Rigaud, 1881 : Passer du vagabondage au vol.

La Rue, 1894 : Passer du vagabondage au vol. C’est le Rubicon du vagabond.

France, 1907 : Se transformer de simple vagabond en voleur. Signifie aussi rompre son ban.

Balancer sa largue

Delvau, 1864 : Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des filles et des maquereaux.

Delvau, 1866 : v. a. Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des voleurs.

France, 1907 : Renvoyer sa maîtresse, argot des voleurs ; — ses alènes, devenir honnête homme, se ranger ; — ses châsses, regarder à droite et à gauche.

Balancer ses alênes

Delvau, 1866 : v. a. Quitter le métier de voleur pour celui d’honnête homme, à moins que ce ne soit pour celui d’assassin.

Virmaître, 1894 : Quitter le métier de voleur. Deux escarpes sont embusquées au coin d’une rue ; de loin, ils voient passer un garçon de recettes, une lourde sacoche sur l’épaule. — Quel dommage, dit l’un, que l’on ne puisse effaroucher son pognon. Je balancerai mes alênes et j’irai vivre honnête dans mon patelin (Argot des voleurs).

Balancer ses chasses

Delvau, 1866 : v. a. Regarder ça et là, distraitement. Argot des voyous.

Balancer ses halènes

Rigaud, 1881 : Se retirer du commerce du vol. Mot à mot : jeter ses halènes, ses outils.

Balancer son chiffon rouge

France, 1907 : Parler ; — une lazagne, envoyer une lettre.

Balancer son rondin

Virmaître, 1894 : Aller au cabinet. Allusion à la forme ronde des excréments (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Aller à la selle.

Balancer un homme

Delvau, 1864 : Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.

Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent ;
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps.

(Parnasse satyrique.)

Balancer une femme

Delvau, 1864 : La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.

Elle m’a traité de mufle. — Alors, il faut la balancer.

Charles Monselet.

Balanceur de braise

Rigaud, 1881 : Changeur.

Virmaître, 1894 : Changeur. Allusion à l’argent qui ne fait que passer par ses mains, il le balance aussi facilement qu’il le reçoit (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Changeur ; allusion aux balances de ces industriels.

Balanceur de lazagne

Virmaître, 1894 : Écrire une lettre d’une prison et l’adresser à quelqu’un (Argot des voleurs). V. Arcasineur.

Balanceur de tinettes

Virmaître, 1894 : Auxiliaires des prisons qui vident les tinettes. Quand elles sont pleines de mouscaille, elles sont lourdes ; ils impriment un balancement pour les vider : Une, deux et trois. C’est fait. Les troupiers disent : Passer la jambe à Jules. Quand la tinette déborde un loustic s’écrie :
— Prenez-la par les oreilles.
Dans le peuple on dit : Passer la jambe à Thomas (Argot du peuple).

Balancier (faire le)

France, 1907 : Attendre quelqu’un.

Balançoir

France, 1907 : Barreau de fenêtre ; argot des voleurs.

Balançoir, balançon

Larchey, 1865 : Barreau de fenêtre (Vidocq). — Est-ce parce que les prisonniers s’y cramponnent parfois en se balançant ?

Balançoire

Delvau, 1866 : s. f. Charge de bon ou de mauvais goût, — dans l’argot des coulisses et du peuple. Envoyer à la balançoire. Se débarrasser de quelqu’un qui ennuie ou qui gêne.

Rigaud, 1881 : Mensonge, mystification.

Tout est ici balançoire ou ficelle.
Sages Mentors, ne vous en offensez ;
Depuis le haut, jusqu’au bas de l’échelle,
Nous balançons ou sommes balancés.

(Les Balançoires de la jeunesse, 1861.)

Envoyer à la balançoire, envoyer au diable.

France, 1907 : Mystification, mensonge, conte à dormir debout. Envoyer quelqu’un à la balançoire, se débarrasser de lui.

Balançoires

Delvau, 1864 : Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée ; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle.

Car je connais ces balançoires,
Je suis roublard,
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.

Lemercier de Neuville.

Balançon

Delvau, 1866 : s. m. Marteau de fer, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Marteau de fer, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Marteau de fer.

Virmaître, 1894 : Marteau. Pour frapper vigoureusement il faut balancer son marteau par le manche (Argot des voleurs). N.

Hayard, 1907 : Marteau.

France, 1907 : Marteau de fer.

Balançons en dure

Clémens, 1840 : Barreau en fer.

Balandrin

Delvau, 1866 : s. m. Paquet recouvert d’une toile ; petite balle portative, dans l’argot du peuple, qui se souvient du balandras que portaient ses pères.

Rigaud, 1881 : Balle de colporteur.

France, 1907 : Paquet recouvert de toile.

Balanstiquer

Virmaître, 1894 : Jeter. C’est une amplification de balancer : se débarrasser de quelque chose qui gène, ou d’une personne dont on a assez (Argot des voleurs). N.

Rossignol, 1901 : Jeter, se débarrasser d’une chose dont on ne veut pas ou plus. On balanstique sa maîtresse ; on balanstique un vieux chapeau.

Hayard, 1907 : Chasser, jeter.

Balarou

Rossignol, 1901 : Nom donné aux cochers de fiacre.

Balauder

Halbert, 1849 : Mendier.

Delvau, 1866 : v. n. Mendier, — dans l’argot des prisons.

France, 1907 : Mendier.

Balayage

France, 1907 : Nettoyage, élimination.

Balayé

Virmaître, 1894 : On balaye une foule à coups de canon. On balaye des ouvriers qui ne font pas l’affaire du patron. On balaye la femme quand elle devient par trop gênante. Balayé : synonyme de nettoyage (Argot du peuple). N.

Balayer

d’Hautel, 1808 : Il ne semble pas qu’on ait balayé cette chambre, car les plus grosses ordures s’y trouvent encore. Manière facétieuse et incivile de parler, pour donner à entendre que les personnes qui sont dans le lieu que l’on a balayé, son elles-mêmes d’une grande mal-propreté.

Rossignol, 1901 : Renvoyer.

Il est l’heure de fermer la boutique, Il faut balayer les clients.

Balayer les planches

Rigaud, 1881 : Jouer dans une pièce qui sert de lever de rideau, — dans le jargon des comédiens.

Ayez donc du talent… pour balayer les planches.

(Ed. Brisebarre et Eug. Nus, La Route de Brest, acte IV, scène 1.)

France, 1907 : Chanter le premier dans un concert, argot des coulisses ; — le trottoir, marcher en laissant traîner sa robe.

Balayer ses enfants

Delvau, 1864 : Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise.

Balayeuse

Rigaud, 1881 : Jupe à traîne dont la mode a suivi celle des crinolines. Fausse jupe garnie de dentelles et cousue après la robe, mode de 1876-1879.

Rigaud, 1881 : Femme qui porte une longue jupe de robe dont elle balaie le pavé. On les a aussi appelées : « La joie des balayeurs. »

France, 1907 : Longue queue de robe qui ramasse tous les crachats du trottoir.
L’intelligente personne qui traîne ce balai est également appelée balayeuse.

Balcon

France, 1907 : Même signification que avant-scènes. Il y a quelqu’un au balcon, c’est-à-dire, il y a de la chair étalée dans les goussets du corset.

Balcon (avoir du monde au)

Virmaître, 1894 : Femme qui possède des seins volumineux (Argot du peuple). V. Capitonnée.

Balcon (faire le)

Delvau, 1864 : Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles : — il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée… puis de retirer le tout quand le client est entré.

Je vous dis que vous faites la fenêtre ; on vous a vue au balcon.
— Ah ! M. le commissaire, comme on vous a trompé : je ne vais jamais à ce bal là.

J. Ch.

Balcon (il y a du monde au)

Rigaud, 1881 : Locution qui sert à désigner une femme avantagée sous le rapport de la gorge.

Balconnier

Rigaud, 1881 : Orateur qui parle du haut d’un balcon à une foule plus ou moins en délire ; vocable dont, pendant quelque temps, ont abusé les adversaires politiques de M. Gambetta pour le désigner.

Balconnière

Rigaud, 1881 : Demoiselle sans préjugés qui, du haut de sa fenêtre, appelle le client.

Baleine

Rigaud, 1881 : Lame, vague de la mer.

Veux-tu fermer la bouche, braillard, lui dit Simon, ou tu avaleras la première baleine qui tombera à bord.

(E. Sue, Atar-Gull, 1832.)

Fustier, 1889 : Femme de mauvaise vie.

France, 1907 : Prostituée. Se dit aussi pour braillard. Rire comme une baleine, rire à gorge déployée et d’une façon ridicule.

Baleine (rire comme une)

Rigaud, 1881 : Rire à gorge déployée, en montrant une large bouche.

Balgentiaquois

France, 1907 : Habitant de Beaugency.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique