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À l’aveuglette

d’Hautel, 1808 : À tâtons, sans y voir le moins du monde.

Accorder ses faveurs

Delvau, 1864 : Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.

Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment ? Faudrait-il lui accorder les faveurs ?

La Popelinière.

Affaire avec quoi l’homme pisse (l’)

Delvau, 1864 : La pine, — un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.

N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse ?

Mililot.

Aller à la chasse avec un fusil de toile

Delvau, 1866 : v. n. Mendier, porter la besace. Argot du peuple.

France, 1907 : Mendier comme font les loqueteux avec une besace au dos.

Aller avec un homme

Rigaud, 1881 : Se prostituer à un homme, — dans le jargon des filles et de leurs souteneurs.

C’est-y grossier ces nouvelles couches sociales ! dit une fille en s’écartant, comment peut-il y avoir des femmes qui aillent avec ça ?

(F. d’Urville, Les Ordures de Paris)

Allez donc vous laver !

Delvau, 1866 : Interj. de l’argot des voyous, pour signifier : Allez-vous-en donc ! vous me gênez ! On dit aussi Allez donc vous asseoir !

Arracher son pavé

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien, — à cause de l’effort que cela exige sans doute.

Oui, c’est ainsi toutes les fois que j’arrache mon pavé avec une demoiselle.

Lemercier de Neuville.

Arracher un pavé

Rigaud, 1881 : Se livrer au travail d’Onan, — dans le jargon des voyous.

Virmaître, 1894 : V. Rouscailler.

Rossignol, 1901 : J’avais un vieil ami de 70 ans qui me disait : Mon cher Rossignol, quand je pouvais, je n’avais pas le temps ; maintenant que j’ai le temps, je ne peux plus.

France, 1907 : Monter sur l’autel de Vénus, acte qui pour certaines gens est aussi dur que d’arracher un pavé de la rue.

Deux minutes après, elle roulait dans ma voiture. Ah ! qu’il est doux parfois d’arracher un pavé…

(Pompon, Gil Blas)

Depuis le commencement de la langue on a usé de nombreuses périphrases dont voici les plus décentes : Accorder sa flûte, administrer une douche, aforer le tonnel, aller à la charge, aller aux armes, apaiser sa braise, avoir contentement ; faire bataille, bonne chère, dia hur haut, du bon compagnon, fête, la belle joie, la bonne chose, la chose pourquoi, la chosette, la culbute, la grenouille, la pauvreté, l’amoureux tripot, le déduit, le devoir, le heurte-bélin, le petit verminage, le saut de Michelet, ses besognettes, ses choux gras, une aubade de nuit, une grosse dépense, une libation à l’amour, une politesse, une sottise, un tronçon de bon ouvrage, un tronçon de chère-lie, virade ; fournir la carrière, franchir le saut, frétin frétailler, goûter les ébats ; jouer au reversis, aux cailles, aux quilles, des basses marches ; laisser aller le chat au fromage ; mettre à mal, en œuvre ; se mettre à la juchée, négocier, officier ; passer le pas, les détroits ; payer la bienvenue, son écot ; planter le cresson, le mai ; prendre pâture, passe-temps, provende, soulaz, une poignée ; régaler, rompre une lance, roussiner, sabouler, savonner, soutenir un entretien, tenir en chartre, thermométriser, travailler à la vigne, vendanger, etc… etc.

Ave

d’Hautel, 1808 : Il ne sait ni pater ni ave. Pour il est d’une grossière ignorance.

Rossignol, 1901 : Imbécile.

Avec (l’)

Delvau, 1864 : La nature de la femme, avec laquelle (cum, con) l’homme jouit quand il a répudié la veuve Poignet.

Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble.

A. François.

Aveindre

Delvau, 1866 : v. a. Aller prendre un objet placé sur un meuble quelconque, mais un peu élevé, — dans l’argot du peuple qui a parfois l’honneur de parler comme Montaigne.
Je sais bien que Montaigne se souciait peu d’écrire correctement ; en tout cas, il avait raison, et le peuple aussi, d’employer ce verbe — que ne peut pas du tout remplacer atteindre, — car il vient bel et bien d’advenire.

France, 1907 : Attraper, atteindre ; du latin advenire. Argot populaire.

Avène

Delvau, 1866 : s. f. Avoine, — dans l’argot des faubouriens, qui s’obstinent à parler plus correctement le français que les gens du bel air : Avène ne vient-il pas d’avena.

France, 1907 : Avoine ; du latin avena.

Aventures (avoir eu des)

Delvau, 1864 : Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme.

Cette femme avait eu déjà bien des aventures.

Champfleury.

Il vint, et les tendres ébats
Agitant draps et couvertures,
Le psautier descendant plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure.

Piron.

Aventurière

Delvau, 1864 : Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une foultritude d’aventures amoureuses — ou plutôt galantes.

Avergot

Clémens, 1840 : Œuf.

M.D., 1844 : Un œuf.

Delvau, 1866 : s. m. Œuf, — dans l’argot des voleurs.

La Rue, 1894 : Œuf.

France, 1907 : Œuf ; argot des voleurs.

Avergots

anon., 1827 : Œufs.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Œufs. Il morfile les avergots, il gobe les œufs.

Bras-de-Fer, 1829 : Œufs.

Halbert, 1849 : Œufs.

Avertineux

Delvau, 1866 : adj. m. Homme difficile à vivre, d’un caractère ombrageux à l’excès, — dans l’argot du peuple, qui ne se doute pas qu’avertineux vient d’avertin, et qu’avertin vient d’avertere (a indiquant éloignement et vertere, tourner), « mal qui détourne l’esprit ».

France, 1907 : Soupçonneux, irritable ; argot du peuple.

Avespérir

France, 1907 : Faire nuit ; du latin vesper.

Avesprir

Delvau, 1866 : v. n. Faire nuit, — dans le même argot [du peuple], où l’on retrouve une multitude de vieilles formules pittoresques et étymologiques. Avesprir ! Vous voyez aussitôt se lever à l’horizon l’Étoile de Vénus, — Vesper est venu !

Avette

France, 1907 : Abeille.
Dans le Morvan, la veille de la Chandeleur, on orne les ruches de rubans, en chantant :

Avette, éveille-toi
Travaille pour Dieu et pour moi !

Aveugle

d’Hautel, 1808 : Changer son cheval borgne contre un aveugle. Échanger une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore ; faire un sot marché.
Il crie comme un aveugle qui a perdu son bâton. Se dit d’un criard, d’un homme violent et emporté qui jette feu et flamme pour la moindre chose. Il seroit, sans doute, mieux de dire : Il est embarrassé comme un aveugle qui, etc., mais l’usage a sanctifié la première locution.
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Signifie que parmi les gens ignares et incapables, ceux qui le sont moins, passent pour des génies ; ou que ceux qui ont quelques défauts physiques, ne laissent pas de briller dans les lieux où se trouvent des personnes qui en ont de plus remarquables.
Pour faire un bon ménage, il faut que l’homme soit sourd et la femme aveugle. C’est-à-dire qu’il faut que la femme ferme les yeux sur les défauts de son mari : et le mari les oreilles aux criailleries de sa femme.
Un aveugle y mordroit. Pour dire qu’une chose est facile à apercevoir.

Avoir des mots avec quelqu’un

Delvau, 1866 : v. a. Se fâcher avec lui. Avoir des mots avec la Justice. Être traduit en police correctionnelle.

Avoir eu quelque chose avec une femme

Delvau, 1864 : Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois ; avoir été son amant.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ?

Gavarni.

Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme

Delvau, 1864 : Être son amant ou sa maîtresse ; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.

Avoir un pet de travers

Virmaître, 1894 : Se dit d’un personnage grincheux que l’on ne sait jamais par quel bout prendre et qui gémit sans cesse, du matin au soir et du soir au matin (Argot du peuple). N.

Baver

Delvau, 1866 : v. n. Parler, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Railler, médire, — dans le jargon des filles.

Rigaud, 1881 : Bavarder, bredouiller, s’embrouiller dans ses discours. Le mot date de 1754.

France, 1907 : Parler ; argot des faubouriens. Baver des clignots, pleurer ; baver sur quelqu’un, médire, calomnier. La bave est, en ce sens, la salive de l’impuissance et de l’envie. On dit aussi bavasser.

Baver des clignots

Fustier, 1889 : Pleurer.

Virmaître, 1894 : Pleurer. Le peuple plus expressif dit : chier des chasses (Argot du peuple). V. ce mot.

Bavette

d’Hautel, 1808 : Causerie, bavarderie, commérage.
Tailler des bavettes. Jaser, babiller, caqueter à qui mieux mieux, comme le font les femmes entre elles ; et notamment ces sortes de commères qui passent des jours entiers à médire du tiers et du quart et auxquelles on donne à juste titre le nom de Tailleuse de bavettes.

Baveux

M.D., 1844 : Du savon.

Fustier, 1889 : Qui ne sait ce qu’il dit ; qui bafouille.

Rossignol, 1901 : Les camelots qui vendent du savon à détacher sont des baveux.

Hayard, 1907 : Savon.

France, 1907 : Homme qui parle pour ne rien dire, sorte de gaga, nom donné aux parasites des premières. Le mot est dans Rabelais.

Ces fâcheux, ces encombrants, qui ne payent jamais leur fauteuil et sont les parasites de nos grandes premières, furent jadis qualifiés d’un mot : on les appela les baveux.
Le nom leur est resté.

(Maxime Boucheron.)

On appelait autrefois baveux le camelot qui vendait le savon à détacher. « Il y a, dit Cofignon, la baveuse à la postiche qui racole sur la voie publique, et le baveux au racolage qui opère sur les quais. »

Allusion à la marque baveuse du savon avec lequel le baveux des quais prétendait nettoyer l’habit du passant. Son industrie est morte aujourd’hui.

(Lorédan Larchey.)

Betterave

d’Hautel, 1808 : Rouge comme une betterave. Très-haut en couleur : celui dont le teint est d’un rouge pourpre.
Un nez de betterave. Un nez rubicond et enluminé ; un nez d’ivrogne.

Delvau, 1866 : s. f. Nez d’ivrogne, — dans l’argot des faubouriens, par allusion à la ressemblance de forme et de couleur qu’il a avec la beta vulgaris.

Rigaud, 1881 : Nez gros et rouge, nez d’ivrogne.

Betterave (avoir une)

France, 1907 : Avoir un gros nez rouge et enluminé.

Betterave (ordre de la)

France, 1907 : Palme d’officier d’académie.

Il y a dans les Miettes de l’année, une revue qui se jouait au Palais-Royal, une scène tout à fait « nature ».
Le compère (Dailly), voyant le ciel s’obscurcir, s’écrie plaisamment : « Garde à vous ! Sauve qui peut ! Il va tomber des palmes académiques… » et il ouvre son parapluie.
Quelques instants après, un exprès lui apporte un pli cacheté : il est nommé officier d’académie, et voilà notre rieur qui, devenu soudain très sérieux, arbore avec orgueil le ruban violet dont il se moquait cinq minutes auparavant.

(Fernand Lefranc, La Nation)

Blave

un détenu, 1846 : Mouchoir.

La Rue, 1894 : Cravate. Blavin, mouchoir. Blave à ressort, revolver.

Virmaître, 1894 : La cravate (Argot des voleurs). N.

Hayard, 1907 : Mouchoir.

France, 1907 : Cravate ; argot des voleurs.

Blave à ressort

France, 1907 : Pistolet.

Boucherait le trou du cul avec un grain de sable (on lui)

Rigaud, 1881 : Se dit en parlant de quelqu’un que la peur paralyse, parce que, alors, selon l’expression vulgaire, il serre les fesses.

Bouillon aveugle

Delvau, 1866 : s. m. Bouillon gras qui n’est pas assez gras, dont on ne voit pas les yeux. Même argot [du peuple].

Brave

d’Hautel, 1808 : Un brave. Sobriquet que l’on donne à un mauvais cordonnier, à un savetier.
Brave comme César. C’est-à-dire, vaillant, courageux.
Brave comme l’épée qu’il porte. Cette locution adressée à quelqu’un qui ne porte pas l’épée se prend en mauvaise part, et signifie que celui dont on parle est lâche et poltron.
Brave comme un lapin. Peureux, poltron à l’excès.
Mon brave. Terme dont se servent les gens de qualité en parlant à quelqu’un de basse extraction.

Delvau, 1866 : s. m. Vieux soldat, — dans l’argot du peuple.

Delvau, 1866 : adj. Beau, bien vêtu, — comme paré pour le combat. Brave comme un jour de Pâques. Richement habillé.

France, 1907 : Cordonnier.

Brave et riche en peinture

Larchey, 1865 : « Se dit d’un fanfaron qui parle de son courage qui est suspect et de sa fortune qui est problématique. » — d’Hautel, 1808.

Brouillé avec la monnaie

Delvau, 1866 : s. et adj. Pauvre, ruiné, — dans l’argot du peuple. On disait autrefois Brouillé avec les espèces.

Brouillé avec le directeur de la monnaie

Virmaître, 1894 : N’avoir pas le sou (Argot du peuple), V. Les toiles se touchent.

Brouillé avec le directeur de la monnaie (être)

France, 1907 : Se trouver sans le sou.

C’est plus fort que de jouer au bouchon avec des pains à cacheter dans six pieds de neige

Virmaître, 1894 : Expression employée pour marquer le comble de l’étonnement. On dit aussi c’est fort de café (Argot du peuple). N.

C’est tout pavé

Larchey, 1865 : Ironiquement pour dire : C’est très loin d’ici, mais la route est si bonne !

Canne d’aveugle

Virmaître, 1894 : Bougie. Allusion à la forme droite comme la canne sur laquelle s’appuie l’aveugle (Argot des voleurs).

France, 1907 : Bougie ; argot des voleurs.

Cave

d’Hautel, 1808 : Eau bénite de cave. Pour dire le jus de la treille ; le vin.

Rigaud, 1881 : Église, — dans l’ancien argot.

Virmaître, 1894 : Homme. Allusion à l’estomac de l’homme qui emmagasine une foule de choses (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Imbécile ; celui qui joue à un jeu de hasard où il ne gagnera pas est pour le teneur un cave.

France, 1907 : Homme ou femme ; argot des voleurs qui font allusion aux liquides de toutes sortes que la génération d’Adam emmagasine.

France, 1907 : Dupe ; mot à mot : enfermé dans une cave.

Cavé

Larchey, 1865 : Dupe (Vidocq). — Mot à mot : tombé dans un trou, une cave. — Même image que dans enfoncé, casqué.

Delvau, 1866 : s. m. Dupe, — dans le même argot [des faubouriens].

Rigaud, 1881 : Dupé, mystifié, — dans le jargon des voleurs.

Cavé, enfoncé, casqué

La Rue, 1894 : Homme, dupe.

Cavée

Halbert, 1849 : Église.

Delvau, 1866 : s. f. Église, — dans l’argot des voleurs, qui redoutent les rhumatismes.

France, 1907 : Église, à cause de sa voûte en forme de cave.

Champ de navet

Virmaître, 1894 : Cimetière d’Ivry. Il est ainsi nommé parce qu’il est sur l’emplacement de champs dans lesquels jadis les paysans cultivaient des navets. Au Château d’Eau sur l’emplacement de la caserne du prince Eugène (ci-devant) il existait un bal qui se nommait aussi pour les mêmes raisons, vers 1833, le Champ de Navet (Argot du peuple).

Champ de navets

Rigaud, 1881 : Cimetière des suppliciés, cimetière d’Ivry.

France, 1907 : Cimetière.

Quand la mère du jeune assassin Vodable vint après l’exécution réclamer les hardes de son fils, on lui remit avec diverses guenilles une vieille paire de souliers usés et avachis.
— Qu’est-ce que ces saletés ? s’écria-t-elle. Quand il a passé en jugement, je lui ai apporté une belle paire de bottines presque neuves, où sont-elles ?
— À ses pieds, répondit le geôlier.
— Ah ! la rosse, le salaud, le sans-cœur ! Des bottines de quinze francs, monsieur, si ça ne fait pas frémir ! Des bottines de quinze francs pour aller au Champ de navets.

Chasser avec in fusil de toile

Virmaître, 1894 : Mendier dans les campagnes. Allusion à la besace de toile que portent les mendiants pour y mettre ce qu’on leur donne (Argot des voleurs).

Chasser avec un fusil de toile

France, 1907 : Mendier avec une besace, comme le font les mendiants de campagne.

Claveau

France, 1907 : Clé.

Le huitième jour après la condamnation de Virginie, au matin, Orlando remit à Capoulade la clé de son logis, en disant :
— Je vous rends le claveau. J’rentrerai pas ce soir.
Sa bourse était tout à fait vide, Il ne savait plus où aller.
Pour la faim, il ne s’en inquiétait guère, Sobre comme tous les gens de son pays, il savait serrer sa ceinture et se taire ; mais le froid de ces nuits du Nord le tuait.

(Hugues Le Roux, Les Larrons)

Con baveux

Delvau, 1864 : Qui a des flueurs ou quelque chose de pis.

Conter à Dache où au perruquier des zouaves

France, 1907 : Expression militaire qui signifie : Je ne vous crois pas. Allez conter cela aux imbéciles.
Dache était, parait-il, un soldat resté légendaire pour sa naïveté au 3e régiment de zouaves. Les Anglais ont une expression analogue, ils disent : Contez cela aux soldats d’infanterie de marine (Tell that to the marines).

Conter quelque chose au perruquier des zouaves

Fustier, 1889 : Argot militaire. Ne pas croire à cette chose.

Coucher avec le cheval

M.D., 1844 : Coucher seul.

Coucher avec une femme

Delvau, 1864 : En jouir ; — par extension : Tirer un coup — même sur toute autre chose qu’un lit.

C’est signe que tu ne couchas
Jamais encore avec elle.

Cl. Marot.

Un ange la prend dans ses bras.
Et la couche sur l’autre rive.

Parny.

Monsieur sait mieux que moi, me dit-il, que coucher avec une fille, ce n’est que faire ce qui lui plaît : de la à lui faire faire ce que nous voulons, il y a souvent bien loin.

De Laclos.

Que veut-il donc ? Coucher avec une jolie femme et en passer sa fantaisie.

La Popelinière.

Si j’cède à tes beaux discours,
C’est parc’que tu m’cass’ la tête,
Car avec un’ fille honnête
On n’couche pas avant huit jours.

(Chanson anonyme moderne.)

Coup de pied de zouave

France, 1907 : Coup de pied appliqué au creux de l’estomac. Les régiments de zouaves étant autrefois composés en grande partie de Parisiens habiles à la savate, on a donné ce nom à ce moyen de défense des voyous de barrières.

Coup de traversin (se foutre un)

France, 1907 : Dormir.

— Va pour deux minutes !… mais dépêchez-vous… la bête et moi nous avons besoin d’un joli coup de traversin.

(Jures Lermina, Le Gamin de Paris)

Trois heur’s qui sonn’nt. Faut que j’rapplique,
S’rait pas trop tôt que j’pionce un brin ;
C’que j’vas m’fout’ un coup d’traversin !

(A. Gill, La Muse à Bibi)

Cramper avec la veuve

Rigaud, 1881 : Être guillotiné. C’est une variante d’épouser la veuve. Mot à mot : faire l’amour avec la guillotine.

Cramper avec le dab d’argent

France, 1907 : Passer à la visite sanitaire ; argot des filles qui fout allusion an spéculum.

Dache, perruquier des zouaves

Merlin, 1888 : Personnage imaginaire (d’aucuns prétendent pourtant qu’il a réellement existé) à qui l’on renvoie les hâbleurs, les raseurs, les importuns : Allez donc raconter cela à Dache !

Décavé

Larchey, 1865 : Homme ruiné, qui n’a plus de quoi caver à la roulette.

À Bade, les décavés vivent sur l’espérance aussi somptueusement que les princes de la série gagnante.

Villemot.

Delvau, 1866 : s. m. Homme ruiné, soit par le jeu, soit par les femmes, — dans l’argot de Breda-Street.

Rigaud, 1881 : Ruiné. Allusion aux joueurs de bouillotte décavés.

La Rue, 1894 : Ruiné.

France, 1907 : Joueur ruiné. Mot à mot : qui ne peut plus caver, c’est-à-dire ponter à la roulette.

Oh ! soyez assuré que son exemple n’empêchera pas demain une autre fille de marchand de lavements ou de débitant de limonades purgatives d’épouser le premier inutile rencontré, décavé, vanné, vidé, éteint, mais apportant à sa femme le droit de mettre sur ses cartes de visite une couronne plus ou moins entortillée.

(Edmond Lepelletier, Écho de Paris)

Corrects et mis à peindre, en costume gris fers,
Tubés, rasés de près et la peau satinée,
Deux par deux, stick en main, toute la matinée,
On les voit faire au Bois les cent pas du « masher »,
L’un doit à son coiffeur sa moustache d’or clair,
L’autre à son corsetier sa taille bondinée,
Le troisième à Guerlain sa peau veloutinée,
Et chacun au mépris l’objet dont il est fier.
Vieux beaux, pourvus trop tard de conseils de famille,
Prétentieux chercheurs de mariages rêvés,
De la Concorde au Bois, ce sont les décavés.

(Jean Lorrain)

— Tiens ! le petit vicomte ! quelle tête il fait ! Encore décavé, sans doute !

(Adolphe Belot)

Décavé de la vie

France, 1907 : Homme qui a tout perdu, argent, considération et espérance.

Décrocher la lune avec les dents

Virmaître, 1894 : Vouloir accomplir une chose impossible. Expression employée par ironie (Argot du peuple).

Demoiselle de paveur

Virmaître, 1894 : Sorte de pilon en bois garni à sa base d’un fort morceau de fer. Il sert à enfoncer les pavés pour égaliser la rue. Ce pilon a deux anses en forme de bras ; pour le soulever, les paveurs le prennent par les bras. Allusion au bras que l’on donne aux demoiselles. Elles sont généralement moins dures à soulever que la demoiselle du paveur (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Outil à l’usage des paveurs pour enfoncer les pavés. La femme qui tient les bras en cerceau a les bras comme une demoiselle de paveur.

France, 1907 : Pilon en bois dont on se sert pour enfoncer les pavés. Nom que l’on donne à une femme qui met ses poings sur les hanches.

Dernière faveur (la)

Delvau, 1864 : Ainsi appelait-on, au XVIIIe siècle, la complaisance qu’une femme avait de prêter son derrière à un homme après lui avoir prêté son devant. Cela résulte clairement de ce passage des Tableaux des mœurs du temps, de La Popelinière :

— Comment donc, comtesse, vous ne lui avez pas encore accordé la dernière faveur ! — Non certes, je m’y suis toujours opposée. — Cela vous tourmentera et lui aussi, ma petite reine ; il faut bien que vous fassiez comme les autres… Les hommes sont intraitables avec nous jusqu’à ce qu’ils en soient venus là.

(Dialogue XVII.)

Aujourd’hui, la Dernière faveur, dans le langage de la galanterie décente, c’est la coucherie pure et simple — et c’est déjà bien joli.

Descendre à la cave

Rossignol, 1901 : Il y a des gens qui n’aiment pas y descendre, ils prétendent que c’est une cave qui est située trop près de la fosse d’aisances.

Discussion avec les pavés (avoir une)

Delvau, 1866 : Tomber sur les pavés et s’y égratigner le visage, soit en état d’ivresse, soit par accident, — dans l’argot des ouvriers, qui ont de ces discussions-là presque tous les lundis, en revenant de la barrière.

France, 1907 : Terme ironique employé en parlant des ivrognes qui se sont meurtris en tombant.

Eau bénite de cave

Delvau, 1866 : s. f. Vin, — dans l’argot du peuple, qui sait que tous les cabaretiers font concurrence à saint Jean-Baptiste.

France, 1907 : Vin.

— Écoutez, mes enfants, disait à ses vicaires le vieux curé d’Albestroff, quand vous avez aspergé de votre goupillon le gentil essaim de dévotes, rien de tel pour vous mettre d’aplomb que l’eau bénite de cave.

(Les Propos du Commandeur)

Empaffe, empave

La Rue, 1894 : Drap de lit.

Empave

anon., 1827 : Drap du lit.

Bras-de-Fer, 1829 : Draps du lit.

Halbert, 1849 : Drap du lit, carrefour.

Delvau, 1866 : s. f. Carrefour, pavimentum, — dans l’argot des voleurs. Quelques Gilles Ménage de Clairvaux veulent que ce mot, au pluriel, signifie aussi Draps de lit. Dont acte.

Hayard, 1907 : Drap de lit.

France, 1907 : Drap de lit.

France, 1907 : Carrefour. Du latin pavimentum.

Empaves

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Draps de lit.

Virmaître, 1894 : Drap de lit.
— Je vais m’empaver dans mon pieu (Argot des voleurs). N.

En découdre avec une femme

Delvau, 1864 : La baiser à couillons rabattus ; se fendre avec elle d’une demi-douzaine de coups, bonne mesure.

Il était seul pour lors ; la chanoinesse avec laquelle il en avait décousu la veille n’était qu’une promeneuse aspirante, mais non encore aphrodite.

(Les Aphrodites.)


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