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Aide-cargot

Larchey, 1865 : Valet de cantine.

Aide-cargot, un dégoûtant troupier fait semblant de laver la vaisselle.

Wado.

Delvau, 1866 : s. m. Aide de cuisine, — dans l’argot des troupiers, par corruption d’aide-gargot.

France, 1907 : Aide de cuisine, pour aide-gargotier.

Archi-suppôt de l’argot

Delvau, 1866 : s. m. Docteur ès filouteries.

Archisuppôt de l’argot

France, 1907 : Haut dignitaire de l’ancienne truanderie.

Les archisuppôts sont ceux que les Grecs appellent philosophes, les Hébreux scribes, les Latins sages, les Égyptiens prophètes, les Indiens gymnosophistes, les Assyriens chaldéens, les Gaulois druides, les Perses mages, les Français docteurs. En un mot, ce sont les plus savants, les plus habiles marpeaux de toutine l’argot, qui sont des écoliers débauchés, et quelques ratichons, de ces coureurs qui enseignent le jargon à rouscailler bigorne, qui ôtent, retranchent et réforment l’argot ainsi qu’ils veulent, et ont aussi puissance de trucher sur le toutine sans ficher quelque floutière.

(Langage de l’argot réformé)

Argot

d’Hautel, 1808 : Langage des porte-balles entr’eux, et qui se compose en partie de termes burlesques, de néologismes baroques et de mots anciens que l’usage a rejetés ; on donne aussi ce nom au patois des vauriens, des filous, qui, est inintelligible pour les honnêtes gens.
Les argots. Les extrémités supérieures et inférieures les mains et les pieds.
Fendre l’argot. Se sauver à toutes jambes ; s’éclipser.
Se dresser sur ses argots. Prendre un air arrogant ; s’emporter, se mettre en colère.
Se faire donner sur les argots. Pour se faire battre ; se faire redresser, corriger.

Halbert, 1849 : Bête.

Delvau, 1866 : s. m. Imbécile, — dans le langage des voleurs.

France, 1907 : Imbécile.

Argot, arguche

Larchey, 1865 : Diminutifs d’argue. Ruse, finesse. V. Roquefort. — L’argot n’est en effet qu’une ruse de langage. V. Truche.

Argoté

d’Hautel, 1808 : Pour dire, dégourdi, fin, subtil et mâdré.
C’est un luron argoté. Signifie, c’est un fin matois, qui sait faire tourner à son avantage les circonstances les plus défavorables.

un détenu, 1846 : Homme qui connaît l’argot.

Halbert, 1849 : Qui se croit malin.

La Rue, 1894 : Qui se croit malin et qui est dupe.

France, 1907 : Se croire malin, spirituel et se faire duper.

Argoter

d’Hautel, 1808 : Parler l’argot ; tenir le langage des porte-balles et des filous.

Rigaud, 1881 : Parler argot. Argotier, celui qui connaît et parle l’argot comme un académicien est censé connaître et parler la langue française.

La Rue, 1894 : Parler argot.

Rossignol, 1901 : Parler argot.

Dévidez-vous l’argoji.

Argoteur

Rigaud, 1881 : Celui qui parle l’argot comme certains faiseurs de romans font parler leurs personnages.

Argotier

Delvau, 1866 : s. m. Voleur, — dont l’argot est la langue naturelle.

France, 1907 : L’antiquité nous apprend, et les docteurs de l’argot nous enseignent qu’un roi de France ayant établi des foires à Niort, Fontenay et autres lieux du Poitou, plusieurs personnes se voulurent mêler de la mercerie ; pour remédier à cela, les vieux mercies s’assemblèrent, et ordonnèrent que ceux qui voudraient, à l’avenir, être merciers, se feraient recevoir par les anciens, nommant et appelant les petits marcelots, pêchons, les autres melotiers-hure. Puis ordonnèrent un certain langage entre eux, avec quelques cérémonies pour être tenues par les professeurs de la mercerie. Il arriva que plusieurs merciers mangèrent leurs balles ; néanmoins ils ne laissèrent pas d’aller aux susdites foires, où ils trouvèrent grande quantité de pauvres gueux et de gens sans aveu, desquels ils s’accostèrent, et leur apprirent leur langage et cérémonies. Des gueux, réciproquement, leur enseignèrent charitablement à mendier. Voilà d’où sont sortis tant de braves et fameux Argotiers, qui établirent l’ordre qui suit :
Premièrement, ordonnèrent et établirent un chef ou général qu’ils nommèrent Grand-Coëre ; quelques-uns le nommèrent roi des Tunes, qui est une erreur : c’est qu’il y a eu un homme qui a été Grand-Coëre trois ans, qu’on appelait roi de Tunes, qui se faisait trainer par deux grands chiens dans une petite charrette, lequel a été exécuté dans Bordeaux pour ses méfaits. Et après ordonnèrent dans chaque province un lieutenant qu’ils nommèrent Cagou, les Archisuppôts de l’Argot, les Narquois, les Orphelins, les Milliards, les Marcandiers, les Riffodes, les Malingreux, les Capons, les Piètres, les Polissons, les Francs-Migoux, les Callots, les Sabuleux, les Hubins, les Coquillards, les Courtaux de Boutanches et les Convertis, tous sujets du Grand-Coëre, excepté les Narquois, qui ont secoué le joug de l’obéissance.

J’aime un argotier au mufle de fauve,
Aux yeux de vieil or, aux reins embrasés,
Qui seul fait craquer mon lit dans l’alcôve
Et mon petit corps sous ses grands baisers.

(Jean Richepin)

Arguche, argot

La Rue, 1894 : Niais.

Cargot

Larchey, 1865 : Cantinier. — Corruption de gargotier. — V. Aide.

Virmaître, 1894 : Cantinier. Ce n’est pas une corruption de gargotier, car d’après les règlements des prisons le cargot ne fait pas de cuisine et ne vend que des aliments froids, du fromage et de la charcuterie. Comme les cantiniers sont arabes, qu’ils étranglent le plus qu’ils peuvent, on les a baptisés du nom de cargot, synonyme d’usurier, abréviation de carcagnot (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Cantinier ; argot des prisons. Il est chargé de la cargue ou cargaison de boissons et de vivres.

Désargoté

France, 1907 : Malin, l’argoté étant la dupe.

Désargoter

Halbert, 1849 : Faire le malin.

Rigaud, 1881 : Déniaiser, — s’ingénier, — dans le jargon des voleurs. — Désargoté, malin.

La Rue, 1894 : Déniaiser. Désargoté, malin.

France, 1907 : Déniaiser.

Escargot

d’Hautel, 1808 : C’est un vrai escargot. Expression fort insultante que l’on applique à un homme mal fait, malbâti, à un sot, à un imbécile.

Delvau, 1866 : s. m. Homme mal fait, mal habillé, — dans l’argot du peuple. Signifie aussi : Vagabond, homme qui se traîne sur les chemins, rampant pour obtenir du pain, et quelquefois montrant les cornes pour obtenir de l’argent.

Rigaud, 1881 : Vagabond. — Lampion, — dans l’ancien argot.

Merlin, 1888 : L’homme et sa tente, en campagne.

La Rue, 1894 : Vagabond, Agent de police.

Virmaître, 1894 : Vagabonds, les habitués des refuges, les gouapeurs des halles, les hirondelles du Pont-Neuf (Argot du peuple). Dans la pièce des Bohémiens de Paris, Colbrun chantait :

Sur mon dos comme un limaçon,
Portant mon bagage,
Mon mobilier et ma maison.

Virmaître, 1894 : Casquette que portaient les souteneurs avant la david, laquelle fut à son tour détrônée par la casquette à trois ponts (Argot des souteneurs). N.

France, 1907 : Lent, paresseux ; rôdeur de grand chemin, vagabond.

France, 1907 : Lampion que l’on pose le long des plates-bandes des jardins dans les fêtes.

Escargot d’hiver

Virmaître, 1894 : Vieillard impuissant. L’allusion est on ne peut mieux trouvée. Comme l’escargot il rentre dans sa coquille (Argot du peuple). N.

Escargot de trottoir

Rigaud, 1881 : Sergent de ville — dans le jargon des voyous.

France, 1907 : Sergent de ville.

Gargot

Delvau, 1866 : s. m. Petit restaurant où l’on mange à bon marché et mal. On dit aussi Gargote.

Rigaud, 1881 : Restaurant de bas étage.

Rigaud, 1881 : Entrepreneur d’abatage pour bouchers et charcutiers. Celui qui débite de la viande aux bouchers et aux charcutiers.

France, 1907 : Petit restaurant. Abréviation de gargotte, du latin gargustium, mauvaise hôtellerie. Le Duchat fait venir ce mot de l’allemand Garküche, cuisine toujours prête.

Elle tenait un gargot
À Maisons-Laffitte,
Chez elle le cheminot
Trouvait table et gîte.

(Jules Célès)

On appelle aussi gargot le restaurateur.

Un autre fourbi qui se pratique en grand dans les prisons de la Seine, c’est ce qu’on pourrait appeler « le truc des quartiers d’hiver ».
Quand le frio s’amène, le pauvre bougre qui se trouve sans feu ni lieu se fait poisser pour une couillonnade quelconque. Habituellement, le type s’en va dans une gargotte, s’appuie un bon gueuleton et, quand vient le quart d’heure de Rabelais, il appelle le patron et le prie d’aller quérir les sergots.
Si le purotin est par hasard tombé sur un bon frère qui l’envoie se faire pendre ailleurs, il en est quitte pour recommencer chez le gargot d’à côté. La muflerie commerçante est si répandue qu’il est rare que l’empileur ait besoin de s’y reprendre à trois fois.

(La Sociale)

Gargotage

d’Hautel, 1808 : Aliment mal apprêté ; ramassis, repas servi sans propreté.

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais ragoût ; chose mal apprêtée, — au propre et au figuré. On dit aussi Gargoterie.

France, 1907 : Mauvais ragoût, ratatouille.

Gargote

d’Hautel, 1808 : Mauvaise auberge, où l’on est servi malproprement, et où l’on fait maigre chère.
Vivre à la gargote. Vivre en garçon ; manger à l’auberge.

Gargoter

d’Hautel, 1808 : Boire et manger mal proprement ; fréquenter les mauvaises auberges, les cabarets borgnes.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Travailler sans goût, à la hâte.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Cuisiner à la hâte et malproprement. On trouve « Gargoter la marmite » dans les Caquets de l’accouchée. Signifie aussi Hanter les gargotes.

Rigaud, 1881 : Faire de la mauvaise cuisine, de la cuisine qui rappelle celle des gargots.

Virmaître, 1894 : Cuisinière qui rate tous ses ragoûts. Mot à mot : faire de la mauvaise cuisine, de la gargote. Gargoter un travail ou le savater, le gâcher en un mot (Argot du peuple).

France, 1907 : Travailler mal et sans goût.

France, 1907 : Faire une cuisine de gargotte, malpropre et mauvaise.

— N’est-ce pas, mon chéri, dit une nouvelle mariée, que tu ne regrettes pas ta vie de garçon ?
— Oh ! non, mon Adèle adorée, l’on gargote si mal dans les restaurants !

Gargotier

d’Hautel, 1808 : Aubergiste, mauvais traiteur ; celui qui tient gargote.

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais traiteur, au propre ; mauvais ouvrier au figuré.

France, 1907 : Teneur de gargotte, mauvais cuisinier.

Gonsse argoté

Clémens, 1840 : Homme, malin, rusé.

Margot

d’Hautel, 1808 : Nom fort injurieux que l’on donne à une courtisane, à une femme de mauvaise vie ; synonyme de gaupe, putain, raccrocheuse.
Margot la Résolue. Sobriquet insultant que l’on donne à une femme hardie et sans pudeur, dont on entend continuellement le caquet, et qui se mêle de toutes les affaires.

Delvau, 1866 : s. f. Pie, — dans l’argot du peuple.

Delvau, 1866 : s. f. Maîtresse, concubine, — dans l’argot des bourgeois. Vivre avec des margots. Vivre avec des filles ; passer le meilleur de son temps à filer le plus imparfait amour aux pieds d’Omphales d’occasion, sans avoir l’excuse du fils d’Alcmène, — qui du moins était un hercule.

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme qui a jeté son bonnet et sa pudeur par-dessus les moulins. On dit aussi Margoton.

Virmaître, 1894 : Femme de peu.
— Tu n’es qu’une sale Margot.
Pourquoi chercher dans Margot le diminutif de Marguerite ?
Toutes les Marguerites ne sont pas de Bourgogne.
Il y en a qu’on aimerait à effeuiller.
On dit aussi Margoton (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Femme de mœurs légères.

France, 1907 : Pie.

Et la portière,
Sous la gouttière,
Pend la volière
De dame Margot.

(Désaugiers)

Margot, goton

Larchey, 1865 : « Nom fort injurieux donné à une courtisane, à une femme de mauvaise vie. » — 1808, d’Hautel. — « Nous le tenons. Nous savons où demeure sa margot. » — E. Sue. — On dit aussi sa jacqueline. (V. ce mot). — Dans son Vieux Cordelier, Camille Desmoulins apostrophe ainsi Hébert : « Le banquier Kocke, chez qui toi et ta Jacqueline vous passez les beaux jours de l’été. »

Margot, Margoton

Delvau, 1864 : Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes — devenues filles.

Priape dérogea, Vénus fit la Catin.
Cette contagion infecta les provinces,
Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes.
La plus mauvaise garce eut ses adulateurs,
Et jusqu’à la Margot, tout trouva des fouteurs.

(L’Art priapique.)

Villon sut le premier dans ces siècles grossiers
Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers,
Redonner le mouchoir aux filles de bon ton,
Et laisser la province enfiler Margoton.

(L’Art priapique.)

Nous le tenons : nous savons où demeure sa margot.

Eugène Sue.

J’ai peu d’estime pour l’argot ;
Mais au besoin, je le tolère.
Si je rencontre une margot,
Je la regarde sans colère.

Phil. Dauriac.

France, 1907 : Grosse fille vulgaire et de mœurs faciles.

Pantre argoté

Halbert, 1849 : Type de la stupidité.

Virmaître, 1894 : Imbécile de la pire espèce, plus bête que ses pieds ; être facile à tromper (Argot des voleurs).

France, 1907 : Imbécile facile à duper.

Pantre désargoté

Halbert, 1849 : Homme malin.

France, 1907 : Individu difficile à tromper.

Rempart (escargot de)

France, 1907 : Sobriquet donné, pendant la guerre de 1870-71, aux gardes nationaux sédentaires auxquels était confiée la garde des fortifications de Paris.

Si j’ai vu des gardes nationaux sédentaires, plaisamment dénommés escargots de rempart, sacrifier au noble jeu du bouchon, il m’a été donné, aussi, de voir le spectacle encourageant et réconfortant qu’offraient les hommes de ma génération, qui, « croyant que c’était arrivé », se faisaient spontanément inscrire sur les registres ouverts à cet effet (briser la ceinture de fer), sans se soucier de leurs femmes et de leurs jeunes enfants.

(Georges Berthomme-Kesleau, Le Vétéran)


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