Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Mendiant.
Clémens, 1840 : Domestique.
un détenu, 1846 : Domestique, valet.
Delvau, 1866 : s. m. Domestique, — dans l’argot des faubouriens, qui ont emprunté ce mot à l’argot des voleurs.
Rigaud, 1881 : Domestique.
Nous avons perdu le domestique, nous avons créé le larbin. Le larbin est an domestique ce que le cabotin est au comédien.
(N. Roqueplan.)
Le mot avait primitivement le sens de mendiant. C’est ainsi qu’il est expliqué dans le glossaire d’argot des Mémoires d’un forçat ou « Vidocq dévoilé ». — D’ailleurs les domestiques se livrent plus ou moins à la mendicité vis-à-vis de leurs maîtres.
La Rue, 1894 : Domestique. Suce-larbin, bureau de placement.
Virmaître, 1894 : Domestique (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Domestique.
Hayard, 1907 : Domestique.
France, 1907 : Domestique, valet. Corruption de lardin, en bas latin lardinus, gras à lard. Le peuple a appliqué par raillerie ce vocable aux laquais de bonne maison, gens d’ordinaire luisants de santé, bien nourris, bien vêtus et fainéants.
Le mot larbin, dit Dervilliers dans l’Écho du Public, me parait avoir pour origine un nom propre attribué à un personnage de comédie ou de roman populaire et personnifiant le laquais fainéant et insolent des maisons riches, tels que gavroche, gamin de Paris, et pipelet, concierge, types créés par de célèbres écrivains et dont les noms sont restés dans la langue courante synonymes des personnages qu’ils désignent.
Ancien valet de pied aux Tuileries, il laissait voir le hideux larbin qu’il était, âpre au gain et à la curée.
(A. Daudet, Les Rois en exil)
Nombre de femmes, et des plus huppées, éprouvent la même sensation de plaisir à se sentir désirée par le jeune et beau homme qui respectueusement leur ouvre la portière de leur voiture que par les freluquets et les roquentins qui fréquentent ses salons. C’est au siècle dernier surtout que l’amour des gens de maison fit des ravages, et l’on pourrait citer, si l’on consultait les chroniques de l’Œil-de-Bœuf, les noms de pas mal de nos plus fiers gommeux dont l’ancêtre fut un larbin.
Devant l’larbin qui s’esclaff’ d’aise,
Aux camaros grinchis la braise.
(Hogier-Grison)