(d’Hautel, 1808)
Ami
Ils vont ensemble comme une paire d’amis. Pour dire, bras dessus bras dessous ; ils vivent dans une grande familiarité.
Ami jusqu’à la bourse. Comme le sont les soi-disant amis du jour ; c’est-à-dire, tant qu’on n’a besoin ni de leur bourse, ni de leur crédit, ni de leur protection.
Ils sont amis comme cochons. Manière basse et triviale de parler, pour exprimer que des personnes qui, naguères, se détestoient, se sont rapprochées par intérêt, et affectent de se donner réciproquement de grands témoignages d’amitié.
Les bons comptes font les bons amis. Proverbe dont on ne sauroit trop se pénétrer, et qui signifie, que pour conserver la bonne intelligence dans une association quelconque, il faut apporter mutuellement beaucoup d’ordre et de probité dans les comptes.
(Delvau, 1864)
Ami
Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur.
Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer…
Mililot.
(Rigaud, 1881)
Ami
Voleur émérite, d’après Balzac. Voleur qui professe un culte pour son métier, et ne met rien au-dessus du vol.
(France, 1907)
Ami de collège
(France, 1907)
Ami du prince
Entremetteur, proxénète, dans le style pompeux de jadis :
Il eut l’emploi, qui n’est certes pas mince,
Et qu’à la cour, où tout se peint en beau,
Nous appelons être l’ami du prince.
(Voltaire.)
(Delvau, 1867)
Amicablement
adv. Avec plaisir, affectueusement, de bonne amitié, — dans l’argot du peuple, dont les bourgeois auraient tort de rire. Je ne conseille à personne de cesser de prononcer amicalement ; mais je trouve qu’en prononçant amicablement, les ouvriers serrent de plus près l’étymologie, qui est amicabilis, amicable. Amicabilem operam dare, dit Plaute, qui me rend un service d’ami en venant ainsi à la rescousse.
(d’Hautel, 1808)
Amignoter
Cajoler, flatter, choyer ; traiter quelqu’un avec de grands ménagements. Ce verbe ne s’emploie guères qu’en parlant des enfans auxquels une tendresse aveugle se plaît à prodiguer des soins minutieux et délicats.
(Virmaître, 1894)
Aminche
Ami. Quand deux voleurs sont associés ils sont aminches d’aff’. (Argot des voleurs).
(La Rue, 1894)
Aminche d’aff
(Rigaud, 1881)
Aminche, Amunche
Ami. Les voleurs disent encore avec re-doublement : Aminchemince, aminchemar, quand ils ne sont pas pressés. — Aminche d’aff, complice. Mot à mot, ami d’affaire. Dans le jargon des voleurs, affaire veut dire vol.
(France, 1907)
Aminche, amunche
(Virmaître, 1894)
Aminches d’aff
Amis d’affaires. Un vol pour un voleur est une affaire, comme voler c’est travailler (Argot des voleurs).
(Fustier, 1889)
Aminci
Elégant, à la mode, dans l’argot boulevardier. L’aminci a été le frère du boudiné ; tous deux n’ont fait qu’une courte apparition dans le jargon des précieux.
De jeunes amincis, à court de distractions, avaient eu l’intention de visser sur un tuyau de gaz… l’annonce en lettres de feu du bal à l’Elysée…
(Écho de Paris, février 1885)
Tous les soirs (dans la baraque d’un lutteur) au milieu d’horizontales de grande marque, au milieu d’amincis en frac et cravate blanche, il y a des luttes épiques.
(Univers illustré, juillet 1884.)
(d’Hautel, 1808)
Amincir
Devenir plus mince, et non Ramincir, comme le disent un grand nombre de personnes.
(Hayard, 1907)
Amiral
Couteau (argot de bagne).
(Delvau, 1867)
Amis comme cochons
(Delvau, 1867)
Amiteux
adj. Amical, aimable, doux, bon.
(d’Hautel, 1808)
Amitié
L’amitié passe le gant. Se dit par excuse à quelqu’un dont on serre la main sans se déganter, ce qui est fort incivile.
(Delvau, 1864)
Amitié
Dans tout vocabulaire érotique, amitié est le synonyme d’amour. — C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages ; la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’ami de l’amant, qui, presque toujours, est à l’amant…
…Ce que l’amant est au mari.
Gavarni.
(Clémens, 1840)
Ane Camin
Terme de voleur pour nommer leur femme.
(d’Hautel, 1808)
Balzamine
Plante dont la fleur est très-agréable, et qu’une habitude vicieuse fait appeler Belzamine.
(Delvau, 1867)
Bonne amie
s. f. Maîtresse, — dans l’argot des ouvriers. Une expression charmante, presque aussi jolie que le sweetheart des ouvriers anglais, et qu’on a tort de ridiculiser.
(d’Hautel, 1808)
Brouillamini
Obscurité, embarras ; fourberie ; confusion ; on dit communément Embrouillamini.
(d’Hautel, 1808)
Calamistrer
Retaper, friser avec un fer à toupet.
(Rigaud, 1881)
Camionner
Accompagner, promener. — Camionner une grue, promener une femme, — dans le jargon des voyous.
(Rigaud, 1881)
Camisard en bordée
Soldat des compagnies de discipline.
(Merlin, 1888)
Camisards
Soldats des compagnies de discipline.
(Delvau, 1867)
Embrouillamini
s. m. Confusion de choses ou de mots, — embrouillement. Voilà un des mots de notre langue qui ont le plus perdu en grandissant et se sont le plus corrompus en vieillissant. L’auteur du Code orthographique, — fort bon livre d’ailleurs, — prétend qu’il ne faut pas dire embrouillamini, parce que ce mot n’est pas français, mais bien brouillamini, — qui n’est pas plus français, j’ai le regret de le déclarer à M. Hétrel et à l’Académie, son autorité. On a commencé par dire Bol d’Arménie, et le bol d’Arménie était un remède de cheval fort compliqué, fort embrouillé ; de Bol d’Arménie on a fait Brouillamini, puis Embrouillamini : Molière a employé le premier dans son Bourgeois Gentilhomme, et Voltaire s’est servi du second dans sa Lettre à d’Argental. Maintenant, Voltaire et Molière écartés, comment le peuple dit-il, lui, — puisque c’est le Dictionnaire du peuple que je fais ici ? Le peuple prononce Embrouillamini. Cela me suffit.
Embrouillamini du diable. Confusion extrême, embarras dont on ne peut sortir.
(d’Hautel, 1808)
Étamine
Passer à l’étamine. Pour dire être sévèrement examiné, soit sous le rapport des mœurs, soit sous le rapport des sciences.
Passer à l’étamine. Signifie aussi éprouver les revers de la fortune, connoître le malheur et l’adversité.
(Delvau, 1867)
Étamine
s. f. Chagrin, misère, — dans l’argot du peuple, qui sait que l’homme doit passer par là pour devenir meilleur. Passer par l’étamine. Souffrir du froid, de la faim et de la soif.
(M.D., 1844)
Faire le benjamin
Substituer une chose à une autre.
(Delvau, 1867)
Frère et ami
s. m. Camarade, — dans l’argot des démocrates de 1848.
(Rigaud, 1881)
Frère et ami
Coreligionnaire en démocratie. — Faubourien, — dans le jargon des bourgeois réactionnaires.
Quelquefois un frère et ami, possédant déjà un plumet bien senti, s’égare dans un de ces cafés.
(F. d’Urville, Les Ordures de Paris.)
Aussi les frères et amis veulent essayer, le soir, d’y opposer la leur (leur manifestation).
(L’Univers, 1er juillet 1880.)
(Delvau, 1867)
Gamin
s. m. Enfant qui croit comme du chiendent entre les pavés du sol parisien, et qui est destiné à peupler les ateliers ou les prisons, selon qu’il tourne bien ou mal une fois arrivé à la Patte d’Oie de la vie, à l’âge où les passions le sollicitent le plus et où il se demande s’il ne vaut pas mieux vivre mollement sur un lit de fange, avec le bagne en perspective, que de vivre honnêtement sur un lit de misères et de souffrances de toutes, sortes.
Ce mot, né à Paris et spécial aux Parisiens des faubourgs, a commencé à s’introduire dans notre langue sous la Restauration, et peut-être même un peu auparavant, — bien que Victor Hugo prétende l’avoir employé le premier dans Claude Gueux, c’est-à-dire en 1834.
(Delvau, 1867)
Gamin
s. m. Homme trop impertinent, — dans l’argot des petites dames, qui ne pardonnent les impertinences qu’aux hommes qui en ont les moyens.
(Delvau, 1864)
Gamin (faire le)
Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sus le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur la glorieux priape façonné par elle, — pour elle. — Alors : Hue ! dada !… notre gamin allant au trot, puis au galop : patatrot, patatrot ! — comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père, — se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture. — C’est du nanan ! — Voir le Tire-bouchon américain.
(Delvau, 1867)
Gaminer
v. n. Faire le gamin ou des gamineries.
(Delvau, 1867)
Gaminerie
s. f. Plaisanterie que font volontiers les grandes personnes à qui l’âge n’a pas apporté la sagesse et le tact. Faire des gamineries. Écrire ou faire des choses indignes d’un homme qui se respecte un peu.
(Delvau, 1867)
Lamine
n. de l. Le Mans, — dans l’argot des voleurs.
(Rigaud, 1881)
Lamine
Le Mans, — dans l’ancien argot.
(Virmaître, 1894)
Laver son linge sale en famille
Se disputer dans son intérieur, se faire des reproches sanglants (Argot du peuple).
(Delvau, 1867)
Macadamiser
v. a. Empierrer les voies publiques d’après le système de Mac Adam.
(Virmaître, 1894)
Panamiste
Cette expression date de 1892. Ce sont les dénonciations faites par M. Andrieux contre les 104 députés qui auraient touché des chèques à la caisse du Panama qui ont donné naissance à ce mot (Argot du peuple). N.
(Hayard, 1907)
Panamiste
Qui a touché de l’argent dans l’affaire du Panama. (Ce mot est usuel).
(Larchey, 1865)
Pharamineux
Éblouissant comme un phare.
(Delvau, 1867)
Pharamineux
adj. Étonnant, prodigieux, inouï, — dans l’argot du peuple.
(Rigaud, 1881)
Pharamineux
Fameux, merveilleux, éblouissant ; c’est-à-dire lumineux comme un phare.
(Rigaud, 1881)
Ramamichage
Réconciliation entre enfants. — Ramamicher, favoriser une réconciliation. Se ramamicher, se réconcilier.
(d’Hautel, 1808)
Ramichage
Ce que l’on donne pour ramicher.
(d’Hautel, 1808)
Ramicher
Se ramicher. Terme d’écolier ; regagner au jeu ce que l’on y avoit perdu.
Ramicher son camarade. Lui rendre une partie de ce qu’on lui avoit gagné, pour le mettre en état de s’engager dans une nouvelle partie.
(Delvau, 1867)
Ramicher
v. a. Réconcilier des gens fâchés — dans l’argot du peuple. Se ramicher. Se dit des amants qui se reprennent après s’être quittés.
(Rigaud, 1881)
Régaler ses amis
(Raban et Saint-Hilaire, 1829)
Romamichel
Maison où logent ordinairement les saltimbanques, les bohémiens, les voleurs, etc.
(Rigaud, 1881)
Romamichel
Bohémien. Tribu de bohémiens. — Vagabond, coureur de grands chemins, diseur de bonne aventure et voleur à l’occasion.
Argot classique, le livre • Telegram
