AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Ami

d’Hautel, 1808 : Ils vont ensemble comme une paire d’amis. Pour dire, bras dessus bras dessous ; ils vivent dans une grande familiarité.
Ami jusqu’à la bourse. Comme le sont les soi-disant amis du jour ; c’est-à-dire, tant qu’on n’a besoin ni de leur bourse, ni de leur crédit, ni de leur protection.
Ils sont amis comme cochons. Manière basse et triviale de parler, pour exprimer que des personnes qui, naguères, se détestoient, se sont rapprochées par intérêt, et affectent de se donner réciproquement de grands témoignages d’amitié.
Les bons comptes font les bons amis. Proverbe dont on ne sauroit trop se pénétrer, et qui signifie, que pour conserver la bonne intelligence dans une association quelconque, il faut apporter mutuellement beaucoup d’ordre et de probité dans les comptes.

Delvau, 1864 : Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur.

Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer…

Mililot.

Rigaud, 1881 : Voleur émérite, d’après Balzac. Voleur qui professe un culte pour son métier, et ne met rien au-dessus du vol.

Ami de collège

France, 1907 : Compagnon de prison.

Ami du prince

France, 1907 : Entremetteur, proxénète, dans le style pompeux de jadis :

Il eut l’emploi, qui n’est certes pas mince,
Et qu’à la cour, où tout se peint en beau,
Nous appelons être l’ami du prince.

(Voltaire.)

Amicablement

Delvau, 1866 : adv. Avec plaisir, affectueusement, de bonne amitié, — dans l’argot du peuple, dont les bourgeois auraient tort de rire. Je ne conseille à personne de cesser de prononcer amicalement ; mais je trouve qu’en prononçant amicablement, les ouvriers serrent de plus près l’étymologie, qui est amicabilis, amicable. Amicabilem operam dare, dit Plaute, qui me rend un service d’ami en venant ainsi à la rescousse.

Amignoter

d’Hautel, 1808 : Cajoler, flatter, choyer ; traiter quelqu’un avec de grands ménagements. Ce verbe ne s’emploie guères qu’en parlant des enfans auxquels une tendresse aveugle se plaît à prodiguer des soins minutieux et délicats.

Aminche

La Rue, 1894 : Ami. Aminche d’aff, complice.

Virmaître, 1894 : Ami. Quand deux voleurs sont associés ils sont aminches d’aff’. (Argot des voleurs).

Rossignol, 1901 : Ami, camarade.

Hayard, 1907 : Ami.

anon., 1907 : Ami.

Aminche, amunche

Rigaud, 1881 : Ami. Les voleurs disent encore avec re-doublement : Aminchemince, aminchemar, quand ils ne sont pas pressés. — Aminche d’aff, complice. Mot à mot, ami d’affaire. Dans le jargon des voleurs, affaire veut dire vol.

France, 1907 : Ami ; argot des voleurs.

Aminches d’aff

Virmaître, 1894 : Amis d’affaires. Un vol pour un voleur est une affaire, comme voler c’est travailler (Argot des voleurs).

Aminci

Fustier, 1889 : Elégant, à la mode, dans l’argot boulevardier. L’aminci a été le frère du boudiné ; tous deux n’ont fait qu’une courte apparition dans le jargon des précieux.

De jeunes amincis, à court de distractions, avaient eu l’intention de visser sur un tuyau de gaz… l’annonce en lettres de feu du bal à l’Elysée…

(Écho de Paris, février 1885)

Tous les soirs (dans la baraque d’un lutteur) au milieu d’horizontales de grande marque, au milieu d’amincis en frac et cravate blanche, il y a des luttes épiques.

(Univers illustré, juillet 1884)

Amincir

d’Hautel, 1808 : Devenir plus mince, et non Ramincir, comme le disent un grand nombre de personnes.

Aminge

M.D., 1844 : Un ami.

Amiral

Hayard, 1907 : Couteau (argot de bagne).

Amis comme cochons

Delvau, 1866 : s. m. pl. Inséparables.

Amiteux

Delvau, 1866 : adj. Amical, aimable, doux, bon.

Amitié

d’Hautel, 1808 : L’amitié passe le gant. Se dit par excuse à quelqu’un dont on serre la main sans se déganter, ce qui est fort incivile.

Delvau, 1864 : Dans tout vocabulaire érotique, amitié est le synonyme d’amour. — C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages ; la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’ami de l’amant, qui, presque toujours, est à l’amant…

…Ce que l’amant est au mari.

Gavarni.

Ane Camin

Clémens, 1840 : Terme de voleur pour nommer leur femme.

Balzamine

d’Hautel, 1808 : Plante dont la fleur est très-agréable, et qu’une habitude vicieuse fait appeler Belzamine.

Bonne amie

Delvau, 1866 : s. f. Maîtresse, — dans l’argot des ouvriers. Une expression charmante, presque aussi jolie que le sweetheart des ouvriers anglais, et qu’on a tort de ridiculiser.

Bons comptes font les bons amis

France, 1907 : Il y a une suite de vieilles expressions telles que celle-ci, réunissant des choses qui ne sont bonne que l’une par l’autre.

Bonnes gens font les bons pays.
Bon cœur fait le bon caractère.
Bons comptes font les bons amis.
Bon fermier fait la bonne terre.
Bons livres font les bonnes mœurs.
Bons maigres les bons serviteurs.
Les bons bras font les bonnes lames.
Le bon goût fait les bons serviteurs.
Bons maris font les bonnes femmes.
Bonnes femmes les bons maris.

Brouillamini

d’Hautel, 1808 : Obscurité, embarras ; fourberie ; confusion ; on dit communément Embrouillamini.

France, 1907 : Désordre, confusion. Il est curieux de noter que ce mot est une corruption populaire de bol d’Arménie, nom d’un ancien remède qui mettait le ventre en confusion, c’est-à-dire qui purgeait.

Calamistrer

d’Hautel, 1808 : Retaper, friser avec un fer à toupet.

Camionner

Rigaud, 1881 : Accompagner, promener. — Camionner une grue, promener une femme, — dans le jargon des voyous.

Camisard

France, 1907 : Soldat des compagnies de discipline. On donne quelquefois aussi ce nom à ceux des bataillons d’Afrique composés, comme on le sait, de soldats ayant subi une condamnation.
Les mot vient des Cévenols calvinistes qui se révoltèrent après la révocation de l’édit de Nantes et firent, pendant deux ans, la guerre à Louis XIV. On les appelait camisards à cause de la chemise qu’ils portaient par-dessus leurs vêtements pour se reconnaître, et aussi pour échapper aux représailles. Des bandes irrégulières de catholiques les imitèrent. Il y eut les camisards blancs et les camisards noirs qui commirent tous les excès. Les blancs furent exterminés par le maréchal de Montrevel ; quant aux noirs, déserteurs, vagabonds, repris de justice, galériens fugitifs, ils se barbouillaient le visage de suie pour voler et tuer avec impunité. Jean Cavalier dut en faire pendre ou fusiller un grand nombre.

Camisard en bordée

Rigaud, 1881 : Soldat des compagnies de discipline.

Camisards

Merlin, 1888 : Soldats des compagnies de discipline.

Camisole

La Rue, 1894 : Gilet.

France, 1907 : Gilet. Tocante faite à la camisole, montre volée dans un gilet.

Crier famine sur un tas de blé

France, 1907 : Se plaindre de la misère des temps, bien qu’on ait la huche garnie de viande et de miches. « C’est l’habitude des bourgeoises de crier famine sur un tas de blé. »

Dévidage d’aminches

France, 1907 : Dénonciation d’amis.

Embrouillamini

Delvau, 1866 : s. m. Confusion de choses ou de mots, — embrouillement. Voilà un des mots de notre langue qui ont le plus perdu en grandissant et se sont le plus corrompus en vieillissant. L’auteur du Code orthographique, — fort bon livre d’ailleurs, — prétend qu’il ne faut pas dire embrouillamini, parce que ce mot n’est pas français, mais bien brouillamini, — qui n’est pas plus français, j’ai le regret de le déclarer à M. Hétrel et à l’Académie, son autorité. On a commencé par dire Bol d’Arménie, et le bol d’Arménie était un remède de cheval fort compliqué, fort embrouillé ; de Bol d’Arménie on a fait Brouillamini, puis Embrouillamini : Molière a employé le premier dans son Bourgeois Gentilhomme, et Voltaire s’est servi du second dans sa Lettre à d’Argental. Maintenant, Voltaire et Molière écartés, comment le peuple dit-il, lui, — puisque c’est le Dictionnaire du peuple que je fais ici ? Le peuple prononce Embrouillamini. Cela me suffit.
Embrouillamini du diable. Confusion extrême, embarras dont on ne peut sortir.

France, 1907 : Voir Brouillamini.

Étamine

d’Hautel, 1808 : Passer à l’étamine. Pour dire être sévèrement examiné, soit sous le rapport des mœurs, soit sous le rapport des sciences.
Passer à l’étamine. Signifie aussi éprouver les revers de la fortune, connoître le malheur et l’adversité.

Delvau, 1866 : s. f. Chagrin, misère, — dans l’argot du peuple, qui sait que l’homme doit passer par là pour devenir meilleur. Passer par l’étamine. Souffrir du froid, de la faim et de la soif.

France, 1907 : Chagrin, malheur. Passer par l’étamine, passer par les dures épreuves de la misère.

Examinomanie

France, 1907 : Maladie nouvelle et contagieuse qui depuis quelques années a atteint le sexe. Retournons vite au pot-au-feu de nos sages grand’ mères.

La contagion de l’exemple aidant, la Faculté des lettres pourra damer le pion à la Faculté de médecine et fournir à la comédie contemporaine un type épisodique et tout à fait nouveau de doctoresse.
En effet, voici dix ans tout au plus qu’on peut relever de doux prénoms, dans le martyrologue de la Sorbonne. Jusque-là, le fléau qui existe à l’état endémique dans tous les runs centres universitaires, l’examinomanie, puisqu’il faut l’appeler par son nom, n’avait choisi ses victimes que parmi des jeunes sens bien doués, præditi, lauréats de concours généraux et forts en thème.

(Marasc, Gil Blas)

Faire le benjamin

M.D., 1844 : Substituer une chose à une autre.

Familière

France, 1907 : Prisonnière de Saint-Lazare qui, en raison de sa bonne conduite, est employée au service des autres prisonnières et jouit, en conséquence, de certaines immunités.

Faramineux ou pharamineux

France, 1907 : Étonnant, stupéfiant.

Y a pas jusqu’aux prolos qui, à vous entendre, perdraient au change avec la Sociale : il leur serait impossible de travailler sans patrons, — comme à cet autre de vivre sans coups de pied au cul… Et puis, y a l’argument faramineux : il faudrait nourrir les feignants à rien foutre.

(Le Père Peinard)

Frère et ami

Delvau, 1866 : s. m. Camarade, — dans l’argot des démocrates de 1848.

Rigaud, 1881 : Coreligionnaire en démocratie. — Faubourien, — dans le jargon des bourgeois réactionnaires.

Quelquefois un frère et ami, possédant déjà un plumet bien senti, s’égare dans un de ces cafés.

(F. d’Urville, Les Ordures de Paris)

Aussi les frères et amis veulent essayer, le soir, d’y opposer la leur (leur manifestation).

(L’Univers, 1er juillet 1880)

Gamin

Delvau, 1866 : s. m. Homme trop impertinent, — dans l’argot des petites dames, qui ne pardonnent les impertinences qu’aux hommes qui en ont les moyens.

Delvau, 1866 : s. m. Enfant qui croit comme du chiendent entre les pavés du sol parisien, et qui est destiné à peupler les ateliers ou les prisons, selon qu’il tourne bien ou mal une fois arrivé à la Patte d’Oie de la vie, à l’âge où les passions le sollicitent le plus et où il se demande s’il ne vaut pas mieux vivre mollement sur un lit de fange, avec le bagne en perspective, que de vivre honnêtement sur un lit de misères et de souffrances de toutes, sortes.
Ce mot, né à Paris et spécial aux Parisiens des faubourgs, a commencé à s’introduire dans notre langue sous la Restauration, et peut-être même un peu auparavant, — bien que Victor Hugo prétende l’avoir employé le premier dans Claude Gueux, c’est-à-dire en 1834.

Gamin (faire le)

Delvau, 1864 : Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sus le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur la glorieux priape façonné par elle, — pour elle. — Alors : Hue ! dada !… notre gamin allant au trot, puis au galop : patatrot, patatrot ! — comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père, — se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture. — C’est du nanan ! — Voir le Tire-bouchon américain.

Gamin, gamine

France, 1907 : Enfant. Ce mot, dont l’étymologie est inconnue, n’est guère employé que depuis un siècle et désignait autrefois les petits déguenillés qui courent les rues de Paris.
« Paris a un enfant et la forêt a un oiseau ; l’oiseau s’appelle le moineau ; l’enfant s’appelle le gamin… Il n’a pas de chemise sur le corps, pas de souliers aux pieds, pas de toit sur la tête ; il est comme les mouches du ciel qui n’ont rien de tout cela. Il a de sept à treize ans, vit par bandes, bat le pavé, loge en plein air… culotte les pipes, jure comme un damné, hante le cabaret, connait les voleurs, tutoie les filles, parle argot, chante des chansons obscènes, et n’a rien de mauvais dans le cœur » — du moins c’est Victor Hugo qui le dit dans les Misérables en ajoutant qu’il a dans l’âme « une perle, l’innocence ! »
Il est difficile de concilier l’innocence avec tout cela. « Tant que l’homme est enfant, Dieu veut qu’il soit innocent », affirme-t-il encore. Les gamins de son temps différaient fort de ceux du nôtre !
Le docteur Grégoire, dans son Dictionnaire humoristique, a peint en trois lignes, et plus fidèlement, le gamin de Paris : « L’esprit même, et l’incarnation de tous les vices. Un gibier de potence pour qui Gavroche a plaidé victorieusement les circonstances atténuantes. »

Gaminer

Delvau, 1866 : v. n. Faire le gamin ou des gamineries.

France, 1907 : Se livrer à des jeux ou à des plaisanteries d’enfant.

Gaminerie

Delvau, 1866 : s. f. Plaisanterie que font volontiers les grandes personnes à qui l’âge n’a pas apporté la sagesse et le tact. Faire des gamineries. Écrire ou faire des choses indignes d’un homme qui se respecte un peu.

France, 1907 : Acte puéril, malséant.

Jamais couard n’eut belle amie

France, 1907 : Le dicton fort ancien s’applique autant aux lâches à la guerre qu’aux timides en amour.

Les honteux ne gagnent rien auprès des femmes, généralement moins bien disposées pour eux que pour les hardis qui leur épargnent l’embarras du refus. Ce sexe aimable est comme le paradis qui souffre violence et que les violents emportent.

(M. Quitard)

Lamine

Delvau, 1866 : n. de l. Le Mans, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Le Mans, — dans l’ancien argot.

France, 1907 : Le Mans.

Laver son linge sale en famille

Virmaître, 1894 : Se disputer dans son intérieur, se faire des reproches sanglants (Argot du peuple).

Laver son linge sale en famille (il faut)

France, 1907 : Il ne faut pas entretenir le public des fautes des siens, ni raconter aux commères du voisinage, comme beaucoup de femmes le font, ses querelles de ménage et les frasques de son époux ; en agissant ainsi, on ne fait qu’exciter les rires.

Macadamiser

Delvau, 1866 : v. a. Empierrer les voies publiques d’après le système de Mac Adam.

Nature, mais amitié pas sûre (frère ami de)

France, 1907 : Distique proverbial, tiré d’une phrase de Cicéron dans son livre De Amicitia et dont les nombreuses et incessantes querelles de famille attestent la vérité. « Un beau nom que celui de frère, écrivait Montaigne, mais que la richesse de l’un soit la pauvreté de l’autre, cela destrempe merveilleusement et relâche cette soudure fraternelle. »

Le sort fait des parents, le choix fast des amis,

dit Jacques Delille dans son poème La Pitié.

Panamiste

Virmaître, 1894 : Cette expression date de 1892. Ce sont les dénonciations faites par M. Andrieux contre les 104 députés qui auraient touché des chèques à la caisse du Panama qui ont donné naissance à ce mot (Argot du peuple). N.

Hayard, 1907 : Qui a touché de l’argent dans l’affaire du Panama. (Ce mot est usuel).

France, 1907 : Individu qui a tripoté dans les affaires du Panama, et, par extension, tripoteur, monteur d’affaires véreuses. L’expression date de 1892, après les dénonciations faites à la Chambre par M. Andrieux contre 104 députés accusés d’avoir reçu des chèques pour payer leur vote eu faveur des opérations frauduleuses du Panama.

Ces gens-là ne savent se mettre d’accord que pour tromper le pays et lui jouer quelque mauvaise farce. L’année dernière, ils ont voté par acclamation l’affichage du fameux appel à la vertu de M. Cavaignac, et, quelques semaines après, ils validaient à tour de bras tous les panamistes et les rétablissaient dans leurs charges et dignités.

 

L’aventure des panamistes, montre du scandale parlementaire qu’elle procure à la très bourgeoisante troisième République, restera comme l’illustration la plus démonstrative, la plus saisissante de l’évolution de notre système économique et financier depuis la Révolution française, tout particulièrement depuis cette journée de Waterloo qui, mettant fin à la sanglante épopée impériale, donna à la classe qui avait envahi le pouvoir la possibilité de s’occuper avec plus de sécurité du soin de ses affaires.
Elle est là pour établir avec quelle audace, quelle ténacité, quelle subtilité dans les procédes, quelle absence de scrupules, se montent toutes ces grandes entreprises dont le but est l’accaparement au profit de quelques-uns de tous les fruits du travail de la grande majorité, soit par une exploitation réglée, systématique de ceux qui peinent à la tâche, soit par le drainage, sous toutes les formes, des capitaux et de l’épargne.

(John Labusquière, La Petite République)

Panamitard

France, 1907 : Panamiste.

Un de nos collaborateurs racontait de quelle façon, en Chine, on puni les concussionnaires. Le châtiment infligé aux panamitards de l’Empire du Milieu est bien fait pour dégoûter à jamais ces tripoteurs de toute compromission véreuse.
Cent bons coups de trique sous la plante des pieds, il n’y a encore rien de tel pour rendre délicats les plus éhontés coquins.
La pente du vice est rapide, disent les moralistes, et les chutes sont fréquentes ; d’accord ! Mais lorsqu’on songe qu’au bas de ladite pente se tient un grand Kalmouk armé d’un imposant bambou bien sec et bien solide, on regarde à deux fois avant de se lasser choir.

(Mot d’Ordre)

Et tous les panamitards de l’aquarium de battre les nageoires en signe d’approbation aux paroles du grand dispensateur des fonds secrets.

(La Révolte)

Passe le gant (l’amitié)

France, 1907 : Entre amis, nul besoin de cérémonie. Allusion à l’ancien usage encore existant en Angleterre de retirer un gant pour se donner la main. Excuse my glove, « excusez mon gant », dit-on au cas où on le garde.

Pater familias

France, 1907 : Père de famille.

Raidi dans sa cravate et dans sa dignité, M. Lescuyer avait fait si souvent l’éloge, devant Chrétien, de la société romaine, du pater familias antique, de l’autorité du chef de famille, et tonné contre la perte du respect, les dangereuses familiarités, le relâchement des mœurs modernes.

(François Coppée, Le Coupable)

Pèle une figue à ton ami et une péche à ton ennemi

France, 1907 : Ce conseil assez canaille vient de la croyance erronée que l’enveloppe de la figue est un poison et que la pêche est un fruit malsain dont le contrepoison serait la pelure. Cette croyance est partagée par les Italiens, qui se servent du même dicton : All’ amico si pela il fico, al nemico il persico. Aussi, à la personne qu’on estime, dit le Dr Silva, et même dans les grands repas italiens, la maîtresse de maison offre-t-elle parois une figue dépouillée de son enveloppe.

Petits cadeaux entretiennent l’amitié

France, 1907 : C’est surtout l’amour qu’ils entretiennent, et rien de plus vu que ce conte espagnol : Une jeune et belle marquise accueillit un jour d’un air boudeur son amant qui venait les mains vides. C’était, sans doute, un poète plus amoureux que riche, il s’étonna de sa froideur, surtout quand il en sut le motif : « Hélas ! dit-il, je n’ai que mon cœur à vous offrir. » Alors la marquise lui fit ce discours : « Souvenez-vous que s’il arrivait à une reine de recevoir les vœux d’un valet de ses écuries, elle attendrait de lui quelque petit présent, ne fût-ce que son étrille. » Là-dessus le poète, qui n’était pas sot, réprliqua : « Sans doute, mais elle préférerait le bouchon », faisant allusion au bouchon avec lequel on frotte les chevaux.
Les Anglais ont le même dicton : Giff-gaff makes good friends. Un autre vieux proverbe français dit : Bon présent en amour sert mieux que babil.

Pharamineux

Larchey, 1865 : Éblouissant comme un phare.

Delvau, 1866 : adj. Étonnant, prodigieux, inouï, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Fameux, merveilleux, éblouissant ; c’est-à-dire lumineux comme un phare.

France, 1907 : Étonnant, extraordinaire ; argot populaire. C’est l’adjectif appliqué dans les campagnes bourguignonnes aux loups-garous et autres bêtes fantastiques. On trouve également cette expression dans le patois saintongeais. Ce n’est peut-être que la corruption du grec phénomenon.

Postdamie

France, 1907 : Nom que l’on donnait, au XVIIIe siècle, au vice hors nature à cause de la tolérance que Frédéric dit le Grand, grand pédéraste, accordait à ce genre d’infamie. L’on sait qu’il habitait le château de Postdam. « Les Mémoires de Bachaumont, du 13 octobre 1783, attestent que, sur un registre consacré par la police â noter toutes les turpitudes de ce goût, figuraient environ quarante mille hommes adonnés à la postdamie. Il est impossible de révoquer ces témoignages, puisque , en 1848, la police de Paris a fait trois mille arrestations de ce genre. »

(Louis Nicolardot, Les Cours et les Salons au dix-huitième siècle)

Pour amitié garder, parois entreposer

France, 1907 : La trop grande fréquentation, la vie en commun engendrent les heurts, les froissements, d’où les disputes et les haines ; c’est pourquoi le mariage est si souvent le tombeau de l’amour. D’où il s’ensuit que pour s’aimer il ne faut pas se voir trop souvent. « Un peu d’absence fait grand bien », dit un autre vieux dicton. On trouve cet aphorisme chez tous les peuples. « Rare visite, aimable convive », disent les Russes. Les Anglais : « Amis s’accordent mieux de loin » ; les Allemands : « Une haie conserve verte l’amitié ; aimez votre voisin, mais ne renversez pas la clôture. » « Je préfère que mon ami me trouve oublieux que fâcheux », disent les Écossais. Les Espagnols ; « Gardez vous d’aller tous les jours chez votre frère » ; « Un convive et un poisson sentent le troisième jour. »

Ramamichage

Rigaud, 1881 : Réconciliation entre enfants. — Ramamicher, favoriser une réconciliation. Se ramamicher, se réconcilier.

Ramamichage, ramichage

France, 1907 : Réconciliation ; argot populaire.

Ramamicher

La Rue, 1894 : Réconcilier.

Ramamicher (se)

France, 1907 : Se réconcilier.

Ramichage

d’Hautel, 1808 : Ce que l’on donne pour ramicher.

Ramicher

d’Hautel, 1808 : Se ramicher. Terme d’écolier ; regagner au jeu ce que l’on y avoit perdu.
Ramicher son camarade. Lui rendre une partie de ce qu’on lui avoit gagné, pour le mettre en état de s’engager dans une nouvelle partie.

Delvau, 1866 : v. a. Réconcilier des gens fâchés — dans l’argot du peuple. Se ramicher. Se dit des amants qui se reprennent après s’être quittés.

Régaler ses amis

Rigaud, 1881 : Se purger.

Romamichel

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Maison où logent ordinairement les saltimbanques, les bohémiens, les voleurs, etc.

Rigaud, 1881 : Bohémien. Tribu de bohémiens. — Vagabond, coureur de grands chemins, diseur de bonne aventure et voleur à l’occasion.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique